L’Hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine : un établissement aux nombreux visages

Une collaboration spéciale de Danielle Ricard, stagiaire à la Section des archives.

Note : Les documents historiques de cet hôpital, incluant les dossiers des patients pris en charge depuis 1875, ne se trouvent pas aux archives de la Ville de Montréal. 

Qu’ont en commun ces différents noms? Maison Saint-Isidore; Asile Saint-Jean-de-Dieu; Maison Sainte-Thérèse; Hospice Saint-Jean de Dieu; Hôpital Louis-Hyppolite Lafontaine; Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Maison Saint-Isidore, 1852. V3030-75-1-048

Ils représentent tous le fruit d’un même organisme qui se voua à l’hébergement des malades mentaux au cours des 100 dernières années. Ce projet est né de la nécessité pour la communauté des Sœurs de la Providence d’héberger quelques malades dans un espace plus important que celui situé sur la rue Sainte-Catherine à la maison de l’Asile de la Providence. En 1852, elles décident donc d’aménager la maison Saint-Isidore qui leur a été concédée en 1845 à Longue-Pointe. La maison devient l’Asile Saint-Jean-de-Dieu et 17 aliénés y sont accueillis.

 En 1873, le Gouvernement du Québec signe un contrat avec la communauté religieuse pour lui confier le soin des maladies mentales. En 1875, un nouveau bâtiment est construit pour accueillir les patients.

Asile Saint-Jean-de-Dieu, 1875. VM006, S10

Les soins s’organisent et la population de l’hôpital augmente, mais à midi le 6 mai 1890, un incendie détruit l’ensemble de l’établissement. Sur un total de 832 patients, 90 personnes sont victimes de l’incendie dont 6 religieuses.

Bâtiment incendié, 1890. VM097-05-01-D043. Vol. 17, fig.141

Aménagement de pavillons suite à l’incendie [1891]. VM097-05-01-D043. Vol. 17, fig.15

La communauté doit rapidement se remettre au travail afin de loger temporairement les patients. La Maison Sainte-Thérèse est construite ainsi qu’un aménagement de quatorze pavillons afin de les accueillir.

Maison Sainte-Thérèse, 1896. V3030-75-1-050

En 1901, le nouvel hôpital est inauguré sous le nom de l’Hospice Saint-Jean-de-Dieu. Dès le début du siècle, l’établissement accueille un nombre impressionnant de patients, un total de 1579 personnes sont internées .

Certains documents d’archives ne nous permettent pas de comprendre entièrement les raisons d’internement, comme le parcours de ce malfaiteur qui termine sa course à Saint-Jean-de-Dieu. Certains documents nous en apprennent un peu plus sur les procédures nécessaires à l’internement.

L’aventure d’un brigand, 1916. P025, SB, SS1, D208-5

L’admission des aliénés aux asiles, 1914. PO25, SB, SS1, D208

Entretien des aliénés, 1914. PO25, SB, S1, SS1, D208-2 

Au cours des années plusieurs pavillons seront ajoutés au site, lui donnant tranquillement sont allure actuelle.

Photo aérienne, Hôpital et région immédiate, 1947. VM97, S3, D7, P10-56

Carte, 1947. VM097-04-01-D10_72-60

Photo aérienne, Maison Sainte-Thérèse, 1947. VM97, S3, D7, P8-54

Carte, 1947. VM097-04-01

Un second incendie frappe l’Hôpital en 1977, un pavillon situé à l’ouest du bâtiment principal est entièrement détruit.

Établissement, 1962. VM097-05-01-D043. Vol.17, fig.103

Incendie, 1977. VM006, S10

Incendie, 1977. VM006, S10

Vestiges de l’incendie, 1978. VM006, S10

En 1973 l’établissement signe un contrat d’affiliation avec l’Université de Montréal, consacrant ainsi officiellement la vocation de centre hospitalier d’enseignement.

Bâtiment principal, 1976. VM006, S10

Arrière du bâtiment principal, 1976. VM006, S10

Arrière du bâtiment principal, 1976. VM006, S10

En 1976, l’hôpital change de nom pour Hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine et en 2013 pour celui d’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Le nombre de patients est aujourd’hui de beaucoup inférieur à ce qu’il a été par le passé, mais les pratiques ont aussi évoluées et l’établissement est plus que jamais voué à l’amélioration de la santé des personnes souffrant de maladie mentale.

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24 réponses à L’Hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine : un établissement aux nombreux visages

  1. isabelle paquette dit :

    Bonjour!
    Merci beaucoup pour cet article, plein de trouvailles fascinantes. Je dois vous dire cependant que la photo aérienne correcte est la suivante (1947):

    https://archivesdemontreal.com/greffe/vues-aeriennes-archives/jpeg/VM97-3_7P10-56.jpg

    On y voit bien les 3 pavillons qui existaient depuis plusieurs années déjà: Le pavillon Bourget (1928 si je ne m’avise: le pavillon principal vers l’avant), les pavillons Lahaise et Cloutier (en pattes d’oie), un peu plus tardifs, ainsi que les pavillons Bédard et Nelligan qui s’étendent vers le nord de chaque côté.

    Je pense que celle que vous avez mise (VM97-3_P8-54) est située plus au sud, plus près du fleuve. Elle montre un bâtiment plus ancien (qu’il serait par ailleurs fort intéressant d’identifier: est-ce le bâtiment/le site d’origine?)

    Merci encore!

    • Anick Forest Bonin dit :

      Bonjour,

      Vos précisions sont exactes. Nous avons d’ailleurs ajouté la photographie montrant l’hôpital et nous avons corrigé la légende de la photo mise précédemment. La P8-54 montre effectivement un secteur plus au sud et on y voit la maison Sainte-Thérèse dont il est aussi question dans l’article.

      Merci de votre contribution!

  2. Audrey Tremblay dit :

    Mon arrière-grand-mère aurait été internée à Saint-Jean-de-Dieu vers 1936-1937 et probablement jusquà 1942-1946. Je voudrais à tout prix accéder à son dossier. Comment m’y prendre ?

  3. Mary E Sokolowski dit :

    Hello–

    In 1967, my parents took me and two of my brothers to the Montreal Expo; we stayed with family friends in a suburb of the city. I have a vague memory of someone either jumping or falling off of a bridge (an overpass, really) onto a highway and into oncoming traffic. I have since found out that in that year, in the summer, a patient from that Louis-Hippolyte-Lafontaine Hospital committed suicide by jumping from a crossover bridge (Hochelaga street) that went over Highway 25. My mother, who is now in her 80s, confirms my own recollection and I have been able to determine from satellite images that this memory does correlate with the location of the hospital. I am currently in treatment for childhood trauma, and while the trauma is unrelated to this event, I am nevertheless interested in any details that might help me understand the impact this might have had on me. I was wondering if you might have any further information about this incident–perhaps a link to a newspaper article or obituary? I have tried many sources, but without a name or much more information, I cannot seem to find anything.

    Thank you in advance.

    Mary E. Sokolowski, Ph.D.

  4. vaillancourt Marc dit :

    bonjour, j’ai beaucoup aimer les photo que vous y avez. Je voudrais juste être certains pour l,une des photos. Les deux demeure qui se trouve a l’entrée principale du centre Hypolite Lafontaine, ne sont elle pas les bâtiment original des résidences des médecins, infirmières ?

  5. M-J-Pierre Fortin dit :

    Je cherche des photos à propos de la guérite d’entrée de l’hôpital Saint-Jean de Dieu, cela se situe aux environs des années 1950 à 1965 car ça a été démoli pour l’excavation de l’échangeur Hochelaga en voici une photo embrouillée

  6. M-J-Pierre Fortin dit :

    Désolé pour la photo elle ne pas vouloir être collée au texte du précédent envoi.

  7. Robert Carobene dit :

    Quelle Annee est ce que le pavillion gamelin a ete construct?

    • Marie-Jean-Pierre Fortin dit :

      Le pavillon Émilie-Gamelin qui servit de résidence aux religieuses oeuvrant à l’hôpital Saint-Jean de Dieu fut construit en 1962. Il s’appelle maintenant CHSLD Jeanne-Leber. Il devin à l’époque le provincialat des Révérendes Soeurs de la Providence. Cette tour de dix étages fut construite par le même entrepreneur américain qui construisit la Place Ville-Marie William Zeckendorf; cette entreprise fit faillite en 1965.

      • Robert Carobene dit :

        Where were the children kept in around the 50 and 60s which pavillion and my dad and uncle would tell me that they kept the most dangerous patients in the upper floors of ST Jean de Dieu?

  8. Robert Carobene dit :

    Dans les années 50 est 60 ou est ce que les enfants était sur quelle pavillon? Mon père est oncle mon dit que les patient les plus dangereux était mise sur les plancher au plus haut du pavillon? Ou était interne les plus dangereux patients? Merci pour les information!

  9. Sylvain Bélanger dit :

    Bonjour,

    Serait-il possible de consulter une liste des gens qui ont travaillé dans l’hôpital depuis les années 1950.

    Merci

  10. Therrien Sylvie dit :

    Mon père a été interner a Louis hypolite lafontaine avant les année 80 j aimerais avoir de l info a son sujet

  11. Monique Leclaire dit :

    Je cherche où et quand mon oncle Colbert Leclaire né en mars 1910 est décédé afin de compléter la généalogie de la famille Leclaire. Il a séjourné à St-Jean-de-Dieu. Mon père a reçu une lettre de l’Hôpital St-Jean-de-Dieu disant que son frère Colbert était mort dans un feu dans une résidence affilié à St-Jean-de-Dieu. Merci

    • Nicolas Bednarz dit :

      Bonjour Mme Leclaire,
      Les documents historiques de St-Jean-de-Dieu ne se trouvent malheureusement pas aux archives de la Ville de Montréal. Vous pourriez essayer de contacter l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, qui est responsable de ces documents.
      https://www.iusmm.ca/coordonnees.html
      Cordialement,

  12. suzanne sterzi dit :

    je cherche des informations sur mon arrière grand-mère internée à Saint Jean de Dieu et morte probablement autour de 1908 et internée autour de 1881 par son mari Louis Audet Lapointe personnage en vue à l’époque. Où dois-je m’adresser
    Merci

  13. Paquin Marguerite dit :

    Mon grand pere maternel a été interné a ST-Jean-de Dieu, il est né le20 septembre 1887 et décédé en mars 1954 il venait de Baie du Febvre, il s est marié aux états-unis avec Eliza Blanchette le 7 aout 1911 a Fall River Bristol au Massachussetts.Il venait de Barraute ou Malartic en Abitibi lorsqu il fut interner a Montreal. Je n ai pas la date exact mais s est certain que s est apres 1930 car ma mere est née cette année la.Il s appele William Vadeboncoeur, il aurait fait certain travaux de rénovation, a l hopital. Il était charpentier et en Abitibi il était agent des terres, cheminot . merci beaucoup Marguerite Paquin

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