Le congrès eucharistique de 1910

Par Michel Marsan

Carton d’invitation pour une réception à l’hôtel de ville en l’honneur du légat papal, septembre 1910. VM6,D3761.18-3

Du 6 au 11 septembre 1910 se tenait à Montréal le XXIe Congrès eucharistique international. Cette activité, instauré vers 1881 dans le but de vénérer l’Eucharistie, suscita beaucoup d’enthousiasme chez les catholiques montréalais. Plusieurs messes sont célébrées en plein air sous de somptueux baldaquins dont celle du samedi qui attira des milliers de fidèles et au cours de laquelle 30 000 enfants reçoivent la première communion.

Le point culminant de cette semaine fut certainement la procession solenelle du Très Saint-Sacrement, le dimanche 11 septembre, de l’Église Notre-Dame jusqu’au reposoir érigé au parc Jeanne-Mance. Le long cortège, formé de milliers de personnes et précédé par un groupe de policier et par un détachement de pompiers, mit quatre heures avant de se mettre en branle.

Les autorités civiles marquèrent toutes leur encouragement à l’événement. De grands repas furent donnés en l’honneur du légat du pape, le cardinal Vannutelli, par le gouvernement de la province de Québec et le gouvernement du Canada à l’hôtel Windsor. Les représentants municipaux ne furent pas en reste car dès le 8 septembre, une réception fut organisée pour le légat papal. Dès 20h30, ce dernier recevait les visiteurs dans la salle du conseil. Cinq mille invitations avaient été envoyées à des citoyens de toutes dénominations. Ceux qui le désiraient étaient présentés au légat, baisaient l’anneau à son doigt et se retiraient. Plus de 20 000 personnes se succédèrent ainsi pendant deux heures. Naturellement, les tenues appropriées étaient de rigueur. Tous s’accordèrent à louer la parfaite organisation de cette fête.

Le congrès fut quelque peu assombri par le débat linguistique. En effet, l’archevêque de Westminster (Londres), Mgr Bourne affirma dans son discours que la langue anglaise devait être le seul véhicule de la foi catholique à l’extérieur du Québec. Il n’en fallut pas plus pour qu’Henri Bourassa fit dans son propre discours la démonstration, sous des tonnerres d’applaudissements, que la religion catholique était née et avait progressée en Amérique du Nord en français et que pour le peuple canadien-français, la foi et la langue sont indissociables.

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