Parallèlement à l’exposition « Montréal ville de hockey : de la ruelle à la légende », nous vous invitons à revivre le lendemain de la victoire de la coupe Stanley en 1971 grâce à un album de 72 photos disponible sur flickr. Place au défilé!
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Départ du Forum de Montréal
19 mai 1971, 11h30, angle Lambert-Closse et Sainte-Catherine. Le capitaine de l’équipe, Jean Béliveau, salue la foule et s’installe sur la banquette arrière du cabriolet qui le conduira le long des 5 milles (8 km) du défilé des conquérants. Le cortège est prêt à se mettre en route, mais la foule compacte, qui réussit à traverser la barrière de sécurité des policiers, retarde le départ.
Devant lui, le trompettiste du Forum ouvre le bal, suivi par la fanfare de l’école secondaire St-Stanislas, dont le char allégorique transporte également la tant désirée Coupe Stanley. Béliveau la regarde et sourit : c’est sa dixième coupe, sur les 17 gagnées par le Tricolore. Derrière lui, tous ses coéquipiers prennent aussi place, deux par deux, dans des voitures décapotables. Au loin, il reconnaît la voix de René Lecavalier. Des haut-parleurs diffusent l’enregistrement du commentateur décrivant le dernier but d’Henri Richard et les dernières secondes du match final contre les Blackhawks.
Pour les joueurs, la nuit a été courte. Après le match à Chicago, ils ont pris l’avion et sont arrivés à l’aéroport de Dorval vers quatre heures du matin. Un comité d’accueil de quelques milliers de partisans les attendait depuis déjà quelques heures et, sur les moniteurs annonçant les arrivées et les départs d’Air Canada, on pouvait lire « Final Score YUL 3 – Chicago 2 »!
Rue Sainte-Catherine Ouest
Le cortège se met finalement en branle à midi. L’euphorie est palpable, particulièrement sur la rue Sainte-Catherine Ouest, à la hauteur des grands magasins. Sous le balcon du Morgan’s (La Baie), Béliveau et ses coéquipiers ont droit à une douche de confettis et de fleurs. Les joueurs se font littéralement assaillir par de jeunes garçons en quête d’autographes ou encore par de jeunes filles en hotpants et de dames en tailleurs en quête de baisers! « Je les ai tous embrassés!» dit une fille à son amie.
Il en sera de même tout le long du trajet. On dit que plus de 500 000 personnes, du plus partisan au simple curieux, se seraient déplacés pour applaudir nos victorieux. Malgré la chaleur de cette journée de mai (85°F – 29°C), les joueurs profitent de ce témoignage d’affection du public. Les vedettes gardent leurs sourires et donnent poignées de mains et autographes tout en remerciant leurs partisans. Outre le capitaine, certains joueurs reçoivent des applaudissements plus chaleureux : Henri Richard, qui a compté les deux derniers buts de la série, Jacques Lemaire qui a brisé la glace en marquant un but en deuxième période quand le tableau lumineux affichait 2-0 pour Chicago, et Pete Mahovlich, le favori de la gent féminine.
Rue Notre-Dame et réception à l’hôtel de ville
Après 2h30 de défilé ainsi que de moteurs d’auto et de motos qui surchauffent, l’itinéraire est modifié : le convoi bifurque sur Berri pour atteindre l’hôtel de ville au lieu de se rendre jusqu’à la rue Papineau.
Sur la terrasse de l’hôtel de ville, Béliveau fait son discours. Il affirme que la démonstration du public durant la parade était du jamais vu pour lui et ses coéquipiers et que cela démontre à quel point le hockey fait partie de la vie des Québécois. Le capitaine fait ensuite le bilan de l’année et parle de son équipe comme d’une « équipe déterminée ».
Équipe déterminée, c’est le moins qu’on puisse dire! Les analystes sportifs parlent de l’équipe Cendrillon de 1971, des miraculeux. L’année précédente, c’était la première fois en 20 ans que l’équipe ne se qualifiait pas pour les séries. Le début de saison est difficile et, après 24 matchs, le coach Claude Ruel est remplacé par Al MacNeil. De nouveaux joueurs viennent changer la dynamique. Frank Mahovlich, frère de Pete, arrive en mi-parcours. Il ne faut pas oublier la jeune recrue Ken Dryden, 23 ans, qui ne joue que les 6 derniers matchs de la saison régulière, mais qui est au poste pour toutes les séries éliminatoires. Il porte d’ailleurs fièrement son trophée Conn Smythe, remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires.
Étant donné la ferveur des partisans et la proximité de la foule du cortège, ce défilé est sûrement resté gravé dans la mémoire de plusieurs joueurs et de plusieurs fans. Peut-être plus particulièrement dans celle de Jean Béliveau. Il a 39 ans. En cette journée de fête, il répond à un journaliste qui lui demande s’il sera de la partie la saison prochaine. « Mes chances d’être de retour sont de 50% », lui répond-il. Ce fut pourtant sa dernière saison. Saison d’autant plus mémorable puisque, le 11 février de la même année, il est devenu le 4e joueur dans la LNH à compter 500 buts en carrière.
Merci pour ces bons souvenirs.
C’est plaisant de savoir que nous pouvons consulter vos archives.
Vos archives sont la mémoire des montréalais. N’oublions jamais que Montréal est la plus belle ville française avec toute sa diversité de groupes ethniques. Nous retrouvons aussi une architecture de près de 400 ans d’histoire. Le rêve de tout chercheur serait de vivre dans vos archives…
Félicitations pour l’excellent travail de toute votre équipe d’archiviste.
Georges Cusson
Repentigny
qui etait les arbitres au dernier match de la coupe stanley en 1971 contre les black hawks
Une amie m’affiche avoir vue de son balcon dans le quartier Rosemont en 1971? Un défilé de la coupe Stanley?????
Est ce possible?
non impossible, les défilés étaient TOUJOURS sur la rue ste-catherine et partait du forum….