Chronique Montréalité no 28 : Le hockey à Montréal (deuxième partie)

À tous les lundis et pour une troisième saison, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com.

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Jeunes de le Cité de Saint-Michel, vers 1968, P30-YP0100

Dans les années 1950

Cette décennie est capitale pour le hockey montréalais. Elle marque les débuts de l’organisation des sports et des loisirs pour les jeunes à la Ville de Montréal, l’arrivée de la télévision en 1952 et le début de la dynastie des Canadiens.

Les jeunes et le hockey

L’après-guerre est marqué par le baby-boom. Comme le souligne l’historien Paul-André Linteau ; «Montréal est, dans les années 1950, une ville pleine d’enfants qui envahissent ses rues, ses ruelles, ses parcs et ses écoles».

Match de hockey au parc Notre-Dame-de-Grâce, 1957, VM105-Y-2_0134-003

Le service des travaux publics met sur sur pied une division des parcs qui se transforme en service en 1953. C’est le Service des parcs sous la direction d’un personnage hors du commun : Claude Robillard (https://archivesdemontreal.com/2006/05/25/claude-robillard-auteur-ingenieur-et-visionnaire/)

Claude Robillard, 1952, VM105-Y-2_022-15

En 1949, Robillard informe les médias que les terrains de jeux de la Ville disposent de 159 patinoires dont 46 sont réservées au hockey et 33 à usage mixte (patinoire et hockey).
15 ans plus tard, en 1964, la Ville a 237 patinoires dont 97 patinoires et 4 arénas servent exclusivement au hockey et 35 patinoires combinées.

Ces dernières se retrouvent dans les parcs où il n’y a qu’une seule patinoire. La tendance que prend l’administration municipale à cette époque est que chaque parc ait deux patinoires : une pour le patinage et l’autre pour le hockey.

Construction d’une patinoire extérieure dans le parc Domici à Cartierville, 1953, VM105-Y-1_0061-001

Du 24 au 31 janvier 1964, le maire Jean Drapeau proclame la Semaine du hockey mineur. À cette occasion, il affirme que Montréal est le centre mondial du hockey avec ses 825 équipes et sa dizaine de milliers de jeunes joueurs.

Un des points forts de cette semaine d’activité est un match de deux équipes de jeunes de 12 ans, une de NDG-Snowdon-CDN contre une autre d’Hochelaga, bref l’Ouest de la ville contre l’Est. Ce match a lieu au Forum de 19h à 19h30 juste avant le match des Canadiens

Kiosque sur la «Semaine nationale du hockey amateur» au chalet du parc Lafontaine. 1961, VM105-Y-3_619-001

En 1969, les équipes de hockey pratiquent leur sport sur 158 patinoires extérieures et 4 arénas, soit le double depuis 1949 alors que l’on ne comptait que 79 patinoires extérieures et aucune aréna dans la Ville, hormis le Forum pour les professionnels.

Les arénas

En 1949, un groupe de citoyens et de marchands du quartier Rosemont lance une campagne pour qu’un aréna soit construit dans l’Est de la Ville. Ils se demandent comment se fait-il «que l’on soit encore, dans la métropole du pays, au stage des patinoires à ciel ouvert qui ne sont accessibles que quelques semaines par année».

Carte des patinoires du Service des parcs, 1955, VM105-Y-1_0317

Lorsque les jeunes équipes montréalaises désirent jouer dans un aréna, elles doivent se rendre à Ville Saint-Laurent au collège du même nom qui possède une installation de ce type depuis 1930 ou dans la ville de Verdun où se trouve l’Auditorium depuis 1940 – et qui fête donc cette année ses 75 ans.

Vue aérienne de l’Auditorium de Verdun, 1969, VM94-B055-008

Ce n’est qu’en 1960 que la Ville de Montréal inaugure ses premiers arénas : Père-Marquette (Rosemont), Saint-Charles (Pointe Saint-Charles), Villeray (centre sportif Jean-Rougeau) et Maurice-Richard. Ce dernier est un des plus importants. D’ailleurs en 1967 a lieu le grand tournoi du Service des parcs de Montréal et qui regroupe plus de 100 équipes, 92 en 10 jours de compétition commandité par le journal Montréal-Matin et la station CJMS.  Ce sont plus de 50 000 spectateurs qui assistent au tournoi qui regroupe surtout des jeunes joueurs de 12 ans.

Construction de l’aréna Maurice-Richard, 1960, VM105-Y-1_0780-008

Aréna Maurice-Richard, 1961, VM94-Z1479-7

L’autre complexe de hockey important de Montréal est le Centre Paul-Sauvé sur la rue Beaubien à l’angle de Pie IX et administré par la Palestre nationale. De 1969 à 1971, on peut y encourager le National de Rosemont de la Ligue junior du Québec avant le déménagement de l’équipe à Laval.

Centre Paul-Sauvé, 1976, VM94-O16-018

Dans les années 1970 et 1980, l’administration montréalaise fait construire près d’une dizaine d’arénas dont certains portent toujours le nom d’anciens joueurs des Canadiens tels qu’Howie Morenz, Bill Durnan, Doug Harvey ou Sylvio et Georges Mantha.

Nos Canadiens

Les décennies 1950, 1960 et 1970 représentent la grande époque des Canadiens. Ils y  remportent 16 de leurs 24 coupes Stanley. Personne ne peut oublier les cinq conquêtes consécutives de la Coupe de 1956 à 1960, un record qui tient toujours, celle quasi-miraculeuse de 1971 et surtout la grande équipe de 1976-1977 avec seulement 8 défaites en 80 matchs et 132 points.

Défilé de la coupe Stanley, 1971, 011_VM94-Ed041-025

Cette période est aussi la suspension de Maurice Richard à la veille des séries en 1955 et la fameuse émeute qui s’ensuivit (https://archivesdemontreal.com/2005/03/17/lemeute-du-forum-17-mars-1955/)

Maurice Richard, vers 1958, VM94-Ed033

À partir de 1965, les Canadiens ne laissent échapper qu’une seule coupe, celle de l’année d’Expo 67 gagnée par les Maple Leafs de Toronto et qui est, à ce jour, leur dernière. C’est aussi l’époque où l’équipe s’amène à l’hôtel de ville au son de la fanfare des pompiers qui entonne «Vive la Canadienne» et «Halte-là, Halte-là, les Canadiens sont là».

Défilé de la coupe Stanley, 1965, VM94-E0832-044

L’année 1971 est particulière car tous croyaient que les puissants Bruins de Boston avec à leur tête Bobby Orr et Phil Esposito  allaient facilement remporter la coupe pour une seconde année d’affilée. C’était sans compter le travail acharné des Canadiens et la présence d’une nouvelle recrue dans les buts : Ken Dryden.

Jean Béliveau, Henri Richard et Ken Dryden, 1971. VM94-Ed041-158

Les Canadiens remportent la coupe. Jean Béliveau prend sa retraite. Scotty Bowman est nommé instructeur et l’équipe repêche un joueur avec un bel avenir : Guy Lafleur.
Et on pourrait continuer ainsi tout au long des années 1970 dominées par les Canadiens avec leurs 6 coupes Stanley!

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