FAQ : Comment retracer les changements de noms de rues et les changements de numérotation des immeubles?

À la demande générale, voici quelques outils afin de vous aider dans vos recherches, mais expliquons d’abord les changements apportés aux adresses à travers le temps.

Un territoire en mutation

Rappelons d’abord que Montréal n’a pas toujours occupé le territoire qu’elle occupe présentement. À la fin du 19e siècle, Montréal était une ville entourée de municipalités de différentes tailles avec chacune leur administration municipale. Ainsi, chaque municipalité gérait les noms des rues et la numérotation des immeubles pour son propre territoire.

Extrait de l’Atlas de l’île de Montréal par H.W. Hopkins, 1879. P500,S5,D3

De 1883 à 1918, le territoire de Montréal grandit rapidement grâce à l’annexion de 23 municipalités. 1910 remporte la palme avec 10 annexions en une seule année! Un des problèmes occasionnés par ces annexions est le redoublement des adresses et des noms de rues. Par exemple, en 1912, la rue Saint-Charles existe dans les quartiers Laurier, Saint-Paul, Notre-Dame-de-Grâce et Longue-Pointe. Vous comprendrez alors la confusion qui règne en ville et à la poste!

C’est pourquoi on procède à plusieurs changements de noms de rues dès 1911. Par contre, ces changements de dénominations ne règlent pas tous les problèmes et les conseillers se penchent sur la question des adresses municipales. Dès 1905, l’administration montréalaise statue que le boulevard Saint-Laurent divise la ville en deux parties, est et ouest. Les immeubles des rues perpendiculaires à la Main sont numérotés en conséquence.

En 1924, on inaugure une nouvelle numérotation des édifices. L’objectif est d’uniformiser les numéros et d’établir un système prévoyant le développement urbain pour limiter les modifications futures. C’est ainsi que la numérotation actuelle est conceptualisée et appliquée quartier par quartier, jusqu’en 1931. Dorénavant, la numérotation des rues parallèles au boulevard Saint-Laurent a pour point d’origine le fleuve Saint-Laurent. Les numéros s’échelonnent donc du sud vers le nord. De plus, il est statué que les nombres pairs sont attribués aux édifices situés sur les côtés ouest et sud des rues tandis que les nombres impairs sont réservés pour ceux des côtés est et nord.

Guide des rues de numérotage civique, 1937. VM166-1-1-D2090-A

Des outils pour retracer des noms de rues à travers le temps

1. Les rues de Montréal

Le livre Les Rues de Montréal, Répertoire historique, publié aux éditions Méridiens en 1995 demeure l’outil le plus facile à utiliser. En plus d’expliquer l’origine des noms des rues de la ville, ce livre possède un index des anciens noms permettant d’identifier la dénomination actuelle. La recherche peut aussi être effectuée en sens inverse car chaque fiche de toponyme identifie les anciennes appellations. Son seul défaut est de dater de 1995. Il ne contient donc pas les changements apportés depuis cette date.

Le répertoire de toponymie en ligne est un dérivé de cette publication. L’outil explique bien l’origine des toponymes, mais est beaucoup moins complet quant aux informations sur les anciennes dénominations. De plus, la recherche ne se fait que par les noms de rues actuels.

2. Dossiers de rues

Dans notre catalogue, nous mettons à votre disposition des dossiers de rues colligés par nos prédécesseurs. Ces dossiers contiennent principalement des coupures de presse, mais également des extraits de règlements, des informations fréquemment demandées, des photographies, etc. en lien avec les rues montréalaises. Bref, ces dossiers sont une mine d’informations et permettent souvent de répondre à des questions sur l’évolution d’une artère et des bâtiments importants qui s’y trouvent.

3. Règlements municipaux

Les règlements municipaux sont la source la plus officielle afin de connaître les modifications apportées aux dénominations. Les règlements peuvent être consultés en ligne via la base de données des règlements. Effectuez une recherche par mots-clés, par exemple avec le nom de la rue désirée [1]. Sélectionnez « historique » plutôt que « actif » dans le formulaire de saisie [2]. Prenez note que la recherche des règlements historiques ne se fait que dans les titres des règlements.

Par exemple, avec le mot-clé De Montigny, nous obtenons 7 résultats de recherche dont le 6e résultat est le règlement no 3356 Donnant le nom de boulevard de Maisonneuve aux rues de Montigny, Burnside, Saint-Luc et à l’avenue Western, ainsi qu’à la partie de la rue Ontario sise entre les rues Saint-Urbain et Union. Cliquez sur le numéro et vous pourrez accéder au règlement.

Si vous n’obtenez pas de résultats, vérifiez si vous inscrivez correctement le nom de la rue. Si vous êtes incertain, vérifiez à l’aide du répertoire de toponymie en ligne. Sinon, il se peut que le règlement possède un titre plus général ne mentionnant pas le nom de la rue. Tournez-vous alors vers nos dossiers de rues décrits ci-haut.

Des outils pour retracer des adresses municipales à travers le temps

1. Rôles d’évaluation foncière et numéros de lot du cadastre québécois

L’une des méthodes pour retracer un numéro d’immeuble est de consulter le rôle foncier de l’adresse à l’année connue afin de trouver le numéro de lot du cadastre. Vous consultez ensuite le rôle d’évaluation de l’année où vous voulez connaître l’adresse. Repérez le numéro de lot et vous trouverez l’adresse alors en vigueur. Cette méthode fonctionne très bien lorsque vous connaissez l’ancienne adresse et que vous désirez repérer précisément l’emplacement actuel.

Vous pouvez avoir accès aux anciens rôles d’évaluation municipale dans notre catalogue en ligne ou en vous déplaçant à la salle de consultation Conrad-Archambault.

Faites attention aux numéros de lots du cadastre. Votée en 1992, la Loi favorisant la réforme du cadastre québécois charge notamment le ministre des Ressources naturelles et de la Faune de procéder à la rénovation cadastrale du territoire. La refonte est toujours en cours. Certains numéros de lots peuvent donc avoir été modifiés eux aussi à partir de 1994, date de début des travaux.

2. Annuaires Lovell

Vous pouvez également effectuer cette recherche sur le site de nos collègues de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), en ayant recours aux annuaires Lovell. La recherche est plus fastidieuse qu’avec les numéros de lots, mais le principe est simple. Trouvez le résident de l’adresse pour l’année connue en faisant une recherche par adresse.

  • Dans le répertoire de gauche, sélectionnez « Série principale »
  • Cliquez sur l’année désirée.
  • Cliquez sur «Section des adresse des rues » ou «street directory»
  • Sélectionnez la lettre correspondant au nom de la rue pour trouvez la page concernant ladite rue et trouvez l’adresse voulue.
  • Notez le nom du propriétaire.

Faites ensuite la recherche l’année suivante avec le nom du résident obtenu, à l’aide de «l’annuaire alphabétique» ou «Alphabetical directory», jusqu’à ce que vous trouviez le changement de numérotation. Si vous constatez un changement de résident, refaites la recherche par nom de rue pour connaître le nouveau résident et continuer le processus.

Considérant que les changements majeurs se sont produits entre 1924 et 1931, concentrez-vous sur ces années. Avec un peu de chance, si l’immeuble n’a pas trop changé de propriétaire ou de locataire, vous aurez un résultat concluant.

3. Cartes et plans

Pour les plus visuels d’entre vous, il est aussi possible d’utiliser les cartes et plans pour voir l’évolution du territoire. Plusieurs atlas et plans d’assurances comprennent les adresses, mais prenez garde aux années et aux mises à jour, qui ne sont pas toujours précises. Vous avez accès à plusieurs plans de Montréal via notre catalogue en ligne (avec par exemple les collections Cartes et plans de la Ville de Montréal et Atlas, plans d’assurances et cartes) et via la collection numérique de cartes et plans de BAnQ.

Bonne chance dans vos recherches!

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21 réponses à FAQ : Comment retracer les changements de noms de rues et les changements de numérotation des immeubles?

  1. Réal Desjardins dit :

    Aujourd’hui quel est le numéro civique correspondant au 516 rue Centre à Pointe St Charles en l’an 1888 ?

    • Anick Forest Bonin dit :

      Bonjour monsieur Desjardins, vous pouvez effectuer la recherche de chez vous à l’aide de l’annuaire Lovell, comme expliqué ci-haut.

      Cordialement,

  2. Claude Fullum dit :

    Bonjour,

    J’aimerais savoir pourquoi sur la rue Charlevoix, à Pointe St-Charles, toutes les adresses commencent par ZÉRO, suivi d’un nombre? (Notez que Google map n’indique pas le zéro dans les recherches, mais on voit bien le zéro sur toutes les plaques des bâtiments). Merci à vous !

    • Claude Fullum dit :

      Monsieur,

      Nous avons bien reçu votre demande d’information.

      Les adresses portant un zéro au début du numéro servent à désigner les adresses de la rue se trouvant sous le degré  »zéro » formé par la ligne imaginaire de la rue de la Commune et sa continuation par le canal Lachine.

      Cette numération date de longtemps. L’arrondissement essaie d’éviter cette confusion en renommant les portions de rue se trouvant au sud du canal, la rue de la Sucrerie est un exemple de changement de nom effectué dans cette optique en remplaçant les adresses zéros de la rue Richmond..

      Nous vous remercions d’avoir visité le site Internet de l’arrondissement du Sud-Ouest >ville.montreal.qc.ca/sud-ouest

      Luc Côté
      Agent de communications sociales
      Arrondissement du Sud-Ouest

  3. Marjolaine Boulianne dit :

    Bonjour..Je suis originaire de la Côte-Nord et dans mon souvenir, la route 138 s’appelait la route 15. J’aimerais savoir en quelle année le changement à été fait…….merci!!

    • Justin Bur dit :

      La numérotation des routes n’a rien à voir avec les numéros civiques de Montréal.

      Ceci dit, c’était en 1970 ou 1971 que les routes du Québec ont changé de numéros.

  4. gerenton dit :

    A Montréal, entre le plateau Mont-Royal et la Petite Italie, les avenues sont numérotées de la 1ère à la 18ème. Sauf la 11ème. Pourquoi ?

    • François FERLAND dit :

      Jusqu’au début des années 1970, le boulevard Saint-Michel portait le nom de 11e Avenue, au sud du boulevard Rosemont. D’ailleurs, vous remarquerez que PieIX représente la 23e Avenue et Viau, la 37e !

      François Ferland, résident de Rosemont

  5. Virginie Fortin dit :

    Bonjour, j’ai une question qui n’est pas directement en lien avec la numérotation civique. J’aimerais savoir ce qu’indique les chiffres noirs sur fond blanc que l’on retrouve souvent sur les façades de bâtiments de Montréal.

    Merci

  6. Jacques Longpré dit :

    L’an passé,j’ai trouvé dans vos archives de la ville de Montréal,le rôle d’évaluation des immeubles pour l’exercice financier 1977-1978.
    Actuellement j’ai bien essayé, mais je ne trouve rien à ce propos.
    Pouvez-vous m’aider svp?

  7. Lemonnier dit :

    En 1888 il existait une rue saint-george à montreal, quel est devenu son nom aujour’hui.
    Merci
    Luc

  8. DuVerger Villeneuve Jocelyne dit :

    En 188O, il existait une rue Jacques Cartier à Montréal. Je ne retrace pas ce qu’elle est devenue.
    Pouvez-vous me renseigner à ce sujet?
    Merci!

  9. rachel bouvrette dit :

    Bonjour,
    Comment trouver à quoi correspond un ancien nom de rue d’une municipalité qui se prénommait Deschênes, ensuite aylmer et, finalement, Gatineau?
    Voici mon exemple: 35, rue Notre-dame Deschênes. Merci.

  10. Michel Bibeau dit :

    Bonjour
    J’ai vécu pendant mon enfance ( entre 1955 et 1960 ) au 7480, 17e ave./Fénélon, près du parc octogonal à Montréal. Mon père se nomme Gaston Beauchemin-dit-Bibeau. J’essaie de trouver cette adresse dans le Lovells pour confirmer mon hypothèse et je ne trouve pas la 17e ave.
    J’ai essayé avec  » Seventeenth  » et rien!
    Merci
    Michel Bibeau

  11. François Faucher dit :

    Noms dédoublés.
    Pourquoi la ville redonne-t-elle le même nom à une autre rue? Ils sont nombreuses les rues avec le même nom:
    1) rue de Renty: dans l’arrondissement Mercier et dans l’arrondissement Saint-Léonard
    2) rue Saint-Germain: dans Hochelaga et dans Cartierville
    3) rue Saint-Jean-Baptiste: dans le vieux Montréal et dans Rivière-des-Prairies
    4) rue Armand-Bombardier: dans Saint-Léonard et dans Rivière-des-Prairies. Pour ceux que j’ai vus.
    Ne pourrait-on renommer un des deux duplicatas?

  12. Blain Denis dit :

    Bonjour
    J’aimerais savoir quel est le nouveau non de la rue Ruskin qui d’après une vieille lettre était destinée a mon beau-pere

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