Les Sulpiciens de Montréal, 1657-2007 : 350 ans d’une présence marquante

Par Denys Chouinard

Séminaire Saint-Sulpice, vers 1940, BM42,G-1549En cette année du 350e anniversaire de l’arrivée des Sulpiciens à Montréal1 (août 1657), les célébrations sont nombreuses; on commémore l’événement entre autres par des concerts, des expositions2 , un livre d’histoire. Du rôle et de l’impact des Sulpiciens sur la société montréalaise, il y a beaucoup à dire tellement les Messieurs ont touché à tout à titre de seigneurs, prédicateurs, missionnaires, éducateurs, historiens, urbanistes. Attardons-nous à l’empreinte qu’ils ont laissée sur le territoire.

Les Sulpiciens furent seigneurs de toute l’île de Montréal de 1663 à 1840. Leur gestion de l’espace a laissé des traces encore visibles de nos jours. Dès le début, en 1672, Dollier de Casson, supérieur du séminaire, établit un premier plan d’urbanisme en remplaçant, par des rues, les sentiers entre les maisons. C’est ainsi qu’apparaissent entre autres les rues Saint-Paul et Notre-Dame. La première, à la «basse-ville», a tout de suite une vocation commerciale. La seconde, à la «haute-ville», a une vocation institutionnelle. Notre-Dame est la grande rue, plus large, plus noble. C’est pourquoi on y retrouve l’église paroissiale, les couvents des Récollets et des Jésuites. Encore aujourd’hui, la rue Notre-Dame a conservé cette dignité confirmée par la présence de l’église Notre-Dame, de l’hôtel de ville et du palais de justice.

En construisant entre 1854 et 1857 un nouveau séminaire sur le site de leur maison de campagne de l’époque (aujourd’hui sur la rue Sherbrooke), en y établissant en 1862 le Collège de Montréal (séminaire et collège sont toujours présents), les Sulpiciens transforment les flancs du mont Royal. Les Soeurs grises les suivent en 1871, les Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame en 1904; les deux communautés s’y trouvent encore aujourd’hui. Les Messieurs procèdent à la vente de terrains autour de leur établissement de la montagne, ce qui crée dès la seconde moitié du XIXe siècle, un quartier éminemment bourgeois, le Westmount que l’on connaît.

Dans la partie rurale de leur seigneurie, les Sulpiciens mettent en place des structures villageoises et routières. Le tracé actuel de l’autoroute métropolitaine suit les anciens chemins de la Côte de Saint-Michel et de la Côte de Saint-Laurent qu’ils ont dessinés. Églises, presbytères, écoles de nombreuses paroisses, telles celles des Saints Anges de Lachine, de Sainte Anne du Bout de l’île, de Saint-Laurent, de La Visitation du Sault-au-Récollet, sont le résultat de l’oeuvre des Sulpiciens. Ces paroisses font encore partie du paysage et rappellent que Montréal devra toujours une partie importante de ses origines aux disciples de Jean-Jacques Olier.

 

1  Le texte qui suit est inspiré de celui de Jean-Claude Robert, Les Sulpiciens et l’espace montréalais, in Dominique Deslandres et alii, Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion, 1657-2007. Montréal, Fides, pp. 155-178.
2  Musée des beaux-arts de Montréal, L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal, du 13 septembre au 9 décembre 2007, entrée libre.

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3 réponses à Les Sulpiciens de Montréal, 1657-2007 : 350 ans d’une présence marquante

  1. pierre doucet dit :

    qu’est-il arrivée en 1840 ? pour que les seigneurs de St-Sulpice ne soient plus les proprios de la seigneurie de montréal ?
    S.V.P. enseignez l’histoire dans nos écoles.

  2. André Coté dit :

    Je suis a la recherche d’un volume (Le silence a l’ombre de la parole) de Lubienska de Leuval. J’aimerais savoir ou je pourrais trouver e livre.La compagnie d’édition est Jean Bosco.En auriez-vous en vente chez-vous. Merci a l’avance.Bien a vous, André Coté.

    • Anick Forest Bonin dit :

      Bonjour,

      Vous ne cherchez pas au bon endroit. Nous sommes le service des archives de la Ville de Montréal, non une librairie.

      Cordialement,

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