Les piscines de l’Île Sainte-Hélène

Par Sylvie Grondin

Sauveteurs des piscines de l’île Sainte-Hélène, 14 août 1953, VM105,SY,SS1,D29-06

Frederick Gage Todd, éminent architecte paysager américain, montréalais d’adoption et conseiller municipal de Montréal, conçoit en 1936 un plan d’embellissement de l’île Sainte-Hélène. Le gouvernement du Québec entreprend alors la construction d’une tour, d’un restaurant et d’un chalet pour les baigneurs de la plage. Un aménagement conservant le cachet historique de ce parc urbain est mis de l’avant. Suite à un changement de gouvernement, les travaux sont interrompus et le projet est cédé à la Ville de Montréal en 1939. Une longue période de discussions s’amorce au conseil municipal pendant que les immeubles se détériorent.

Le lieu de baignade est, sans contredit, l’enjeu des pourparlers. À l’argument d’une plage naturelle pouvant accueillir 50 000 baigneurs sur un site aussi enchanteur et suivant les plans de Todd, on réplique avec l’argument de la pollution de l’eau et du drainage du sable par les forts courants du fleuve à cet endroit. Ce n’est qu’en 1946 que débute le parachèvement des travaux. Les matériaux laissés sur place par le gouvernement provincial sont utilisés. Les bâtiments sont construits en brèche ou brescia, pierre grise extraite de l’île même et virant au rouge une fois oxydée. La firme McFadzean, Everly & Co. de Chicago obtient le contrat d’établir de nouveaux plans incluant, pour la première fois, la construction de piscines extérieures.

Sauveteurs des piscines de l’île Sainte-Hélène, 14 août 1953, VM105,SY,SS1,D29-05

En 1949, le transport de 300 000 tonnes de terre de remblai pour le terrassement s’effectue à un rythme effréné. Une quarantaine d’arbres d’âge vénérable (ormes, érables, frênes et micocouliers) sont déplacés. L’installation de conduites d’eau et d’un système de filtration, la construction de trois piscines dont deux de natation et une de plongeon  conformes aux exigences olympiques complètent les travaux répartis sur quatre ans. L’aspect sécurité n’est pas négligé car un système d’éclairage d’urgence est installé et de nombreux sauveteurs sont embauchés. Le coût d’entrée est fixé à 35 cents pour les adultes et de 20 cents pour les enfants, sauf les matins de semaine. Le 25 juin 1953, le maire Camillien Houde inaugure le centre municipal de natation et promet d’autres réalisations dans les différents parcs de la Ville.

En 2003, les piscines sont démolies afin d’en construire de nouvelles en vue des XIe Championnats du monde FINA ayant lieu en 2005. Le complexe aquatique de l’île Sainte-Hélène connaît un nouvel essor.

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1 réponse à Les piscines de l’Île Sainte-Hélène

  1. Jacinte Morel dit :

    Bonjour Mme Grondin,

    S’il vous était possible de me contacter, j’aimerais vous poser une question au sujet de Mme Carole Grondin.

    Cordialement,

    Jacinte Morel

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