En 1940, le gouvernement du Québec impose une tutelle et un nouveau régime politique à Montréal. Dorénavant, le conseil de ville comptera 99 membres répartis équitablement en trois catégories : les conseillers de la classe A, élus par les propriétaires; ceux de la classe B, élus par les propriétaires et les locataires; ceux de la classe C, nommés par différents organismes montréalais.
À l’élection du 9 décembre de la même année, Jessie Kathleen Fisher est élue par acclamation à l’un des trois sièges de la classe A du district no 4 qui couvre le quartier Côte-des-Neiges et une grande partie du centre-ville. Elle devient alors l’une des deux premières conseillère à siéger à l’hôtel de ville en compagnie l’avocate Elisabeth Monk, conseillère de classe C nommée par le Comité de citoyens. Réélue par acclamation en 1942, Kathleen Fisher fait face à l’électorat en 1944 alors que quatre personnes se disputent les trois sièges de la classe A du district. Elle termine deuxième derrière Leo James McKenna et retourne au Conseil pour trois autres années.
Le 2 juin 1947, madame Fisher devient la première femme à présider une séance du Conseil de ville lors d’un débat sur l’augmentation des pénalités pour les infractions aux règlements de la circulation. Dans son édition du lendemain, le Montréal-Matin souligne qu’elle « a été invitée à occuper la chaire du premier magistrat par le conseiller Jeannotte, qui remplaçait temporairement le maire Camillien Houde, obligé de s’absenter pour remplir d’autres fonctions. Ceci eut pour effet de plonger dans l’embarras quelques conseillers, qui ignoraient s’ils devaient s’adresser à M. le Maire ou à Madame la Mairesse. Finalement la question fut tranchée par le conseiller Goyette, qui affirma que l’occupant de la chaire présidentielle devait être considéré comme M. le Maire, quel que soit son sexe ». Réélue à nouveau aux élections de 1947 et de 1950, elle termine quatrième sur huit candidats à celles d’octobre 1954 ce qui met fin à sa carrière municipale.
Jessie Kathleen Fisher est née à Montréal en 1894. Elle est la fille de Roswell Corse Fisher, entrepreneur immobilier, et de Mary Field Ritchie. Son grand-père, le docteur Arthur Fisher, fut le premier médecin à pratiquer l’homéopathie à Montréal. Sa tante, Octavia Grace Ritchie England, fut une des premières femmes à être admises à la faculté des Arts de l’université McGill et son oncle, Sydney Arthur Fisher, fut ministre de l’agriculture sous le gouvernement de Sir Wilfrid Laurier. Jessie Kathleen Fisher a fait ses études au Montreal High School, au Trafalgar Institute et au Miss Edgar’s and Miss Cramp’s School Inc. Elle a été active au sein de plusieurs associations dont la Ligue des droits de la femme, le Women’s Directory ou le Montreal Council of Social Agencies. Demeurant sur l’avenue du Musée (auparavant avenue Ontario) depuis la fin des années 1950, Jessie Kathleen Fisher meurt en septembre 1993.
Ping : Nouvelle publication sur la place des femmes dans l'administration montréalaise
Dear Editors,
May I offer you a correction – my namesake, Jessie Kathleen Fisher, did not die in the 1980s. Rather, she lived to a great age – dying a month shy of 99 in September 1993. I did her eulogy in Magog which includes excerpts from a speech she gave on CBC when she was Councillor.
Her Aunt Octavia Ritchie is another leader for women and is featured here – was Montreal’s 1st woman doctor. https://www.hervolution.org/sparked-social-justice-octavia-grace-ritchie-england/
You did a beautiful job! A great photo to link to would be the City Council where it is impressive to see her in a sea of men! I have her stamp and a few remaining business cards, plus some of her household files which I’d consider donating. I am a strong believer in archives! And access to them! Feel free to email me Be well.