Jackie Robinson : de l’homme à la légende

Par Gilles Lafontaine

Monument à la mémoire de Jackie Robinson, 1989. Photographie de Philippe Dumais. VM94,Uc4876-3

Fort des succès obtenus lors de la saison 1946 avec les Royaux de Montréal, Robinson entreprend la saison 1947 avec les Dodgers de Brooklyn et, au terme de celle-ci, est choisi meilleure recrue. Les années qui suivent ne font que confirmer son talent : joueur par excellence en 1949, sélection sur l’équipe d’étoiles à 6 reprises. Il mettra fin à sa carrière en 1956 laissant derrière lui un héritage allant bien au-delà de l’exploit sportif. Il avait fait progresser les mentalités dans le sens d’une réelle égalité des chances pour les Noirs. De passage à Montréal en septembre 1958, il sera reçu à l’hôtel de ville par le maire Sarto Fournier et en profitera pour signer le livre d’or. Quelques années plus tard, soit en 1962, il est admis au Temple de la renommée du baseball. Affligé par le diabète, il s’éteint le 24 octobre 1972 à l’âge de 53 ans.

Il faut attendre mai 1987, 40 ans après ses débuts avec les Dodgers, pour que la Ville de Montréal souligne de manière toute particulière la portée de son action en organisant, de concert avec les Expos, la Semaine des retrouvailles des amis de feu Jackie Robinson et des défunts Royaux. A cette occasion Rachel Robinson, conjointe de Jackie, rappellera ses souvenirs de l’été 1946 lorsqu’ils logeaient sur la rue de Gaspé : « Je n’oublierai jamais l’accueil chaleureux des Montréalais à leur égard (…) Nous traversions une période difficile, mais en arrivant à Montréal ce fut comme découvrir le paradis. L’attitude de nos voisins et des partisans des Royaux a eu pour effet de développer instantanément un amour mutuel entre nous tous (Propos recueillis par le Journal de Montréal, 17 mai 1987). À l’occasion de ces festivités, on dévoilera un monument à la mémoire de Robinson. La sculpture qui nous le représente tendant la main à deux enfants, un à la peau noire et l’autre blanche, est accompagnée d’une plaque sur laquelle on peut lire : « Dans l’esprit des Montréalais, Jackie Robinson demeurera toujours un symbole d’excellence, de courage et de persévérance. Premier joueur de couleur à évoluer dans les ligues majeures, il légua sa gloire aux siens et à tout le baseball et se mérite une place importante parmi les immortels du baseball ».

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