Pour une cinquième saison, et maintenant une fois par mois, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et parfois inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com.
***
Préhistoire
L’archéologie nous a fait découvrir que les premiers autochtones ont commencé à fréquenter l’île de Montréal, il y a près de 4 000 ans. Ces premiers humains ont été désignés sous le nom de Laurentiens de l’Archaïque. Ces derniers s’intéressent à Montréal car l’île est un carrefour où l’on retrouve les grandes voies d’eau, où circulent les personnes et les objets.
Autour de l’an 1000, les autochtones commencent à faire pousser du maïs, des courges, des haricots et des citrouilles sur l’île. Près de 300 plus tard, ils se sédentarisent et érigent des villages agricoles. Ce sont les Iroquoiens du Saint-Laurent.
Hochelaga
Au moment de l’arrivée de Jacques Cartier sur l’île de Montréal en octobre 1535, le village iroquoien d’Hochelaga compte de 1500 à 2000 personnes. On y retrouve 50 maisons longues où vivent de 30 à 40 personnes.
Ce village est entouré d’une palissade protégeant les Iroquoiens de leurs ennemis, probablement des Iroquois et des Hurons issus de la même famille linguistique que ceux d’Hochelaga.
Toutefois, au moment de la visite de Samuel de Champlain en 1603, le village et les Iroquoiens ont disparus. Est-ce en raison des maladies apportées par les Européens, les guerres ou les deux? Mystère. Quoi qu’il en soit, il est probable que les autres nations autochtones aient intégrés les survivants.
Iroquois
Au moment où Montréal est fondé en 1642, le lieu est certes inhabité mais il en est tout de même un de rencontre et de traite des fourrures.
La région fait alors partie à la fois de la zone d’influence des Iroquois – dont le territoire ancestral est l’état de New York – et des Algonquins de l’Outaouais.
Dès les premières années de la petite colonie française, on assiste à des raids iroquois qui font au moins 5 victimes par année.
Jusqu’à la fin du siècle, on assiste à des périodes de guerres et de paix en alternance. En 1667, des Iroquois viennent s’installer sur la rive sud à la mission jésuite de Kentake (Laprairie) qui est déplacée quelques années plus tard en face du Sault Saint-Louis (rapides de Lachine) et renommée Kahnawake.
La plus célèbre des résidentes de la mission autochtone est une jeune mohawk convertie au christianisme, Kateri Tekakwitha. Elle fut canonisée en 2012, ce qui en fait la première sainte autochtone de l’Amérique du Nord.
En 1675, au pied du mont Royal, les Sulpiciens établissent aussi leur propre mission regroupant Iroquois et Algonquins. Ils y construisent un fort en 1685 dont il ne reste que les deux tours de la rue Sherbrooke. Cette mission sera déplacée au Sault-au-Récollet en 1696 puis à Oka (Kanesatake) en 1721.
Grande paix de Montréal
À partir de la décennie 1680, on assiste à un cycle d’attaques et de représailles qui culminent avec le massacre de Lachine en 1689 de même que les raids en pays iroquois et dans les colonies de la Nouvelle-Angleterre durant les années qui suivent.
Vers 1697, de longues négociations débutent entre les diverses nations autochtones et les Français.
Du 23 juillet au 7 août 1701, 1300 représentants de 39 nations autochtones se rassemblent à Montréal pour conclure la paix, a une époque où l’île dispose d’une population de près de 3 000 personnes.
Les différentes nations s’installent le long de la palissade à la Pointe-à-Callière,
sauf les Iroquois. Ces derniers dressent plutôt leur campement à l’intérieur de la ville chez le négociateur Paul Lemoyne de Maricourt, fils de Charles Lemoyne et frère de Pierre Lemoyne D’Iberville.
L’un des grands artisans de cette paix est le chef Huron Kondarionk, décédé le 1er août et qui aura de grandioses funérailles à l’église Notre-Dame.
La ratification du traité a lieu le 4 août dans une enceinte érigée en dehors de la ville, à la demande du gouverneur de Callière.
La grande cérémonie protocolaire se fait par l’échange de wampums et du calumet pour les autochtones, et la signature d’un traité de paix pour les Français. Chaque nation appose sa marque ou son dessin sur le document dont l’original est conservé en France, aux Archives nationales d’outre mer.
Cette paix, qui sera durable, mettra finalement fin au conflit quasi-permanent avec les Iroquois.
Sources
Delage, Denys. «Le 4 août 1701 – La Grande paix de Montréal : Les Français et les Amérindiens concluent une alliance décisive», Conférence à l’auditorium de la Grande Bibliothèque, Montréal, 11 janvier 2012 (Dix journées qui ont fait le Québec). https://www.fondationlionelgroulx.org/Le-4-aout-1701-La-Grande-Paix-de.html et https://www.canal-u.tv/video/fondation_lionel_groulx/le_4_aout_1701_mdash_la_grande_paix_de_montreal_les_francais_et_les_amerindiens_concluent_une_alliance_decisive.14091
Viau, Roland. «L’esprit des lieux : Montréal avant Cartier», Histoire de Montréal et de sa région sous la dir. de Dany Fougères, Presses de L’Université Laval, 2012, p. 41-69.
Viau, Roland. «Sur les décombres d’Hochelaga, 1535-1650», Histoire de Montréal et de sa région sous la dir. de Dany Fougères, Presses de L’Université Laval, 2012, p. 71-103.
Viau, Roland. «L’archipel du négoce», Histoire de Montréal et de sa région sous la dir. de Dany Fougères, Presses de L’Université Laval, 2012, p. 105-163.