À tous les lundis et pour une quatrième saison, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com.
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Origines
L’île artificielle que l’on connaît de nos jours, est issue d’une petite île rocheuse nommée Île à la Pierre. Le premier événement identifié à cette dernière se déroule le 25 octobre 1661.
Cette journée-là, le Sulpicien Guillaume Vignal s’amène dans l’île avec des ouvriers pour ramasser des matériaux en vue de terminer la construction du premier séminaire situé rue Saint-Paul. Ils sont alors attaqués et capturés par des Iroquois. Vignal meurt deux jours plus tard au Cap-de-la-Madeleine.
En 1835, l’homme d’affaires montréalais George Moffatt devient propriétaire de l’île à la Pierre qui est le plus souvent identifiée sous le nom d’île Moffatt.
Le chemin de fer et l’île Moffat
La première ligne de chemin de fer au Canada relie Laprairie à Saint-Jean en 1836. Les bateaux prennent ensuite le relais vers New York au Sud et vers Montréal au Nord.
En 1852, la compagnie ferroviaire décide de rapprocher son terminus de Montréal en l’installant sur le territoire de la future municipalité de Saint-Lambert, créée en 1857.
Une jetée est installée à l’île Moffatt où les marchandises sont transportées par bateaux dans le port de Montréal.
Avec l’ouverture du pont Victoria en décembre 1859, la traverse n’a plus sa raison d’être et la jetée de l’île Moffatt est abandonnée vers 1872.
En 1944, le gouvernement de Maurice Duplessis décide de modifier la charte de la Ville de Saint-Lambert pour lui permettre de percevoir des taxes sur le pont Victoria. Ses limites se rendent dorénavant jusqu’au milieu du Saint-Laurent, englobant ainsi l’île Moffatt.
Site d’Expo 67
Au milieu des années 1950, les premiers remblais de terre sont sont aménagés dans le cadre des travaux de construction de la Voie Maritime du Saint-Laurent.
Avec l’île Sainte-Hélène, tout ce secteur est choisi pour la tenue de l’exposition universelle de 1967. Le 28 mars 1963, avec l’appui des deux paliers de gouvernement, le maire présente le futur site de l’Expo à la presse. La Ville de Montréal veut en profiter pour inventer une nouvelle île créée à partir de l’île Moffatt (ou à la Pierre) et qui portera le nom de «Notre-Dame». Après l’Expo, l’Île pourrait faire place à du développement résidentiel et commercial rapportant des millions de dollars en taxes municipales.
Saint-Lambert va s’élever contre le projet car l’île Moffatt est sa propriété et non celle de Montréal. Le gouvernement du Québec va déléguer son ministre des Affaires municipales, le lambertois Pierre Laporte, pour dénouer l’impasse.
Un mois plus tard, le gouvernement de Jean Lesage décide que Montréal sera propriétaire de l’île Notre-Dame après l’Expo. Toutefois, aucun parc d’amusements, usines ou immeubles d’habitations ne devront y être construits.
Début des travaux
Les travaux de préparation des îles sont inaugurés en grandes pompes le 12 août 1963 à l’île Sainte-Hélène. Les nouveaux aménagements vont nécessiter 28 millions de tonnes métriques de roc provenant, entre autres, de la construction du métro de Montréal.
On estime que la création de l’île Notre-Dame a coûté 12 millions de dollars. Le 30 juin 1964, la Ville de Montréal remet les îles à la compagnie de l’Expo 67. Commence alors la construction de 850 pavillons et bâtiments.
Expo 67 est inaugurée le 27 avril 1967. Jusqu’à la clôture, le 29 octobre, 50 millions de visiteurs vont séjourner dans les îles. Sur l’île Notre-Dame, on retrouve des pavillons importants comme ceux du Canada, du Québec, de la France, de l’Allemagne et de l’URSS.
On dispose aussi de plusieurs canaux, du lac des Régates et du parc Notre-Dame où l’on peut pique-niquer et pêcher.
Avant la fermeture, le maire Drapeau annonce que l’exposition deviendra permanente dès 1968, sous le nom de Terre des Hommes. La vocation résidentielle et commerciale de l’île Notre-Dame ne verra donc jamais le jour.
Grands événements
En mai 1968, on inaugurait Terre des Hommes en présence du premier ministre du Canada, Pierre Trudeau. Pour les Jeux olympiques de 1976, un bassin de compétitions va être construit sur l’île Notre-Dame.
Deux ans plus tard, on inaugure la piste du Grand Prix de formule 1 de Montréal qui sera remporté par le Québécois Gilles Villeneuve.
En 1980, ce sont les Floralies internationales de Montréal qui s’installe dans l’île. L’année suivante, Terre des Hommes ferme définitivement ses portes.
À compter des années 1990, on voit s’installer le Casino dans les pavillons de la France et du Québec. Mais auparavant, l’administration du maire Jean Doré fait aménager une plage publique qui a officiellement pris le nom de plage Jean-Doré en 2015.
Sources
Grand répertoire du patrimoine bâti de Montréal. Fiche du secteur : Île Notre-Dame . https://patrimoine.ville.montreal.qc.ca/inventaire/fiche_zone.php?id=1140
Olga Jurgens, « VIGNAL, GUILLAUME », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 nov. 2015, https://www.biographi.ca/fr/bio/vignal_guillaume_1F.html.
Gerald Tulchinsky, « MOFFATT, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 nov. 2015. https://www.biographi.ca/fr/bio/moffatt_george_9F.html
La photo (010_VM94-B274-041-600×606.jpg) montrant une vue aérienne des îles a été placée à l’envers.
Merci pour vos chroniques intéressantes!
La correction a été effectuée, merci!