Dans le cadre de notre 100e anniversaire, peut-être avez-vous eu l’occasion de découvrir au musée Pointe-à-Callière notre vitrine spéciale sur l’aqueduc de Montréal, en place du 17 mai au 20 octobre 2013. Cette exposition étant terminée, le musée récidive et s’attarde cette fois à la thématique des élections montréalaises dans une seconde vitrine constituée de certains de nos documents d’archives les plus précieux. Vous pourrez y découvrir des aspects peu connus de notre histoire politique locale et admirer notamment notre exceptionnelle photo composite du conseil municipal de 1885, prise par William Notman. La vitrine est présentée à la mezzanine de l’Éperon, le pavillon principal du Musée.
Un bref aperçu des élections municipales d’hier à aujourd’hui :
En 2013, Montréal tient sa 98e élection municipale. Son histoire en tant qu’entité politique demeure donc relativement jeune. Dirigée par des gouverneurs français à partir de sa fondation en 1642, puis par des gouverneurs anglais après la Conquête de 1760, la Ville n’obtient son autonomie qu’en 1832. Le 3 juin1833, Montréal tient son premier scrutin : seize conseillers municipaux sont élus. L’ancien inspecteur des chemins, ruelles et ponts, Jacques Viger, devient le premier maire. Ils seront plus de quarante à lui succéder jusqu’à nos jours.
La démocratisation de la vie politique locale s’effectue progressivement. En 1833, seuls les hommes âgés de 21 ans et plus, propriétaires de biens immobiliers et résidants dans la ville depuis au moins douze mois, ont le droit de voter. En 1860, les locataires contribuables acquièrent ce privilège. C’est ensuite au tour des filles majeures et des veuves d’accéder aux urnes à partir de la fin du 19e siècle. Ce n’est toutefois qu’en 1968 que le suffrage universel devient officiel, permettant à tous les citoyens et toutes les citoyennes d’âge adulte de voter lors des élections de 1970.
Le processus électoral demeure simple jusqu’au début des années 1850. Les bureaux de vote sont ouverts le 1er décembre de chaque année : chaque électeur se présente soit au Palais de justice, aux marchés ou à la maison de la pompe à feu afin d’y exprimer oralement son choix. À partir de 1852, les façons de faire se raffinent. Le maire est désormais choisi par l’ensemble des électeurs plutôt que par les conseillers. Une première liste électorale et des procédures strictes de mise en candidature et de dépouillement des votes sont constituées. Le vote devient secret en 1889. Au 20e siècle, les femmes entrent sur la scène politique locale à titre de candidates : six d’entre elles deviennent conseillères entre 1940 et 1960. Les premières réelles formations politiques municipales s’organisent pendant ce temps. La reconnaissance officielle de ces partis municipaux par le Directeur général des élections se fera en 1980.