En pleine crise économique, l’administration du maire Camillien Houde cherche désespérément de nouvelles façons d’augmenter ses revenus afin de maintenir le programme de secours direct aux chômeurs. Ils demandent de manière récurrente aux gouvernements supérieurs de soutenir les villes davantage étant donné l’exode des chômeurs des campagnes vers la ville. Le maire Houde préside même une assemblée avec les maires des principales villes pour rédiger une demande à Ottawa, mais le gouvernement fédéral ne cède pas. Au provincial, le gouvernement Taschereau accorde quelques sous tout en mettant en doute les compétences en gestion des administrateurs de Montréal.
Les montants versés dans le cadre du programme d’aide aux chômeurs forment une bonne part des déficits de la ville, somme qui doit être empruntée en totalité. En 1934, les banques ne sont plus compréhensives et demandent l’équilibre budgétaire pour maintenir les prêts déjà accordés. Sans aide d’Ottawa, la seule solution est de taxer les Montréalais. C’est pourquoi les échevins votent à contrecœur le projet de taxes de vente de 2%, d’impôt sur le revenu de 3 échelons et d’une surtaxe sur les compagnies d’utilité publique. Ces nouvelles résolutions ne font naturellement pas le bonheur des citoyens. Par contre, ces mesures permettent de redresser légèrement les finances de la Ville.
Parmi les solutions proposées, on retrouve « l’impôt sur le revenu payable à la Cité de Montréal ». Un formulaire de rapport d’impôt est d’ailleurs créé pour l’année en cours. Il est adopté et intégré au règlement no 1337 qui encadre le paiement de la « taxe dite impôt sur le revenu ». Un nouveau règlement est créé à chaque année, applicable à l’année courante, jusqu’en 1940. Une publication du règlement dans les journaux (2 francophones et 2 anglophones) dans les deux jours suivants l’adoption du règlement servait à communiquer la marche à suivre aux citoyens. Toutes ces dispositions prennent fin en 1940, alors que la guerre fait revivre l’industrie manufacturière.