Par Gilles Lafontaine
Le 31 mai 2006 marquera l’entrée en vigueur de diverses dispositions de la Loi québécoise sur le tabac qui auront pour effet de resserrer l’interdiction de fumer dans les endroits publics. Cette nouvelle loi nous amène à revoir l’importance qu’a eue l’industrie du tabac dans l’histoire économique de Montréal.
Si la coutume de fumer est déjà bien présente dans la colonie à l’arrivée de Jacques Cartier, la mise sur pied d’une infrastructure industrielle s’opère véritablement en 1858 lorsque William Christopher Macdonald fonde la Macdonald Tobacco. La manufacture de la rue Ontario deviendra rapidement un employeur de premier plan du Centre-Sud, si bien qu’en 1937 elle compte 1800 salariés. Le nombre de marques de cigarette qui sortiront de cette usine est impressionnant. Toutefois, c’est l’Export A qui a toujours figuré au premier rang du palmarès des ventes. L’œuvre de mécénat de son fondateur contribuera grandement à l’expansion des universités montréalaises et autres œuvres caritatives. Retenons seulement une généreuse contribution qui permet de réaliser une campagne de vaccination contre la varicelle en 1885. Les successeurs de William Macdonald se feront un devoir de poursuivre son œuvre. À la suite de la vente de l’entreprise à la multinationale R.J. Reynolds, en 1974, David Macdonald Stewart crée la fondation du même nom. Celle-ci continue d’appuyer différentes causes éducatives, mais également l’histoire et les arts. Nous lui devons, entre autres, les très beaux musées de l’île Sainte-Hélène et du château Ramezay.
Dès 1908, apparaît un autre joueur majeur de cette industrie : l’Imperial Tobacco. Issue de la fusion d’entreprises plus modestes, elle s’installe dans le Sud-Ouest, rue Saint-Antoine, et participe de manière significative à l’émergence d’un véritable centre industriel qui, à partir du milieu du XIXe siècle, se construit en bordure du canal de Lachine.
Au nombre des motifs qui expliquent l’essor de cette industrie, il faut noter l’invention de la machine à rouler les cigarettes (1884) et, quelques années plus tard, l’apparition de l’allumette de poche sécuritaire. Si la relation haine-amour que la société a toujours entretenue vis-à-vis le tabac est aujourd’hui exacerbée par la confrontation opposant deux clans bien distincts, il reste que la présence de cette industrie a laissé une empreinte marquante chez la population ouvrière montréalaise.
Bonjour
J’ai un ancêtre qui, selon les informations tirées des données de recensement, était cigarier à Montréal. J’aimerais déterminer pour quelle compagnie de tabac il a travaillé. Est-ce que vous savez si les archives de la MacDonald Tobacco permettraient de retracer des listes d’employés ?
Merci
Charles Maisonneuve
Bonjour Monsieur Maisonneuve,
Pour toute demande d’information, merci de nous écrire plutôt à l’adresse [email protected] (https://archivesdemontreal.com/nous-joindre/)
Cordialement,