Il y a 75 ans : L’inauguration du pont Jacques-Cartier

Par Gilles Lafontaine

Pont Jacques-Cartier en construction. VM6,D780.23-13

Partant d’une volonté d’améliorer les voies de communication, l’histoire de la construction des ponts nous fait remonter jusqu’à l’Empire romain et met systématiquement en présence des hommes et des femmes animés d’un certain génie et qui s’emploient à déjouer les plans de dame Nature. C’est donc ce scénario qui se répète en 1924 lorsque le président de la Commission du Havre de Montréal dévoile la trajectoire d’un futur pont reliant Montréal à Longueuil et obtient l’autorisation du gouvernement fédéral de lancer le projet. La cérémonie de la première pelletée de terre a lieu le 26 mai 1925 : le chantier peut débuter. Le 9 août 1926 on pose la pierre angulaire qui est intégrée au pilier situé à la jonction des rues Notre-Dame et St-Antoine.

L’inauguration officielle se tient le 24 mai 1930 devant 4000 personnes triées sur le volet. Le coût du projet se chiffre à 23 millions $. Un péage est décrété et on lui donne le nom de pont du Havre. Au nombre de ses curiosités on observera les quatre tours Eiffel, hautes de 4 m, qui garnissent la travée principale; on notera également que la dernière courbe qui débouche sur l’avenue de Lorimier s’explique par le refus de Hector Barsalou, propriétaire d’une fabrique de savon, de voir son entreprise expropriée. En 1934, le pont change de nom afin de souligner le 400e anniversaire de la découverte du Canada : on l’appellera dorénavant pont Jacques-Cartier. A cette occasion, le gouvernement français fait don d’un buste de bronze du célèbre navigateur malouin que l’on peut admirer au niveau de la rampe d’accès de l’Ile Ste-Hélène. A l’origine, le pont ne comportait que 3 voies et 2 bandes de 3,5 m de chaque côté avaient été réservées pour les tramways. Ceux-ci ne seront jamais mis en place et en 1956 on ouvre une quatrième voie et ce sera suivi, trois ans plus tard, par l’ouverture d’une cinquième voie. Le 1er juin 1962 constitue une date importante : le péage est aboli. De nos jours plus de 40 millions de véhicules l’empruntent à chaque année et, après 75 ans de loyaux services, nul ne voudrait le voir disparaître du paysage urbain.

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