Pour une cinquième saison, et maintenant une fois par mois, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et parfois inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com.
***
La guerre et ses conséquences
Le premier septembre 1939, l’Allemagne nazie envahit la Pologne. La France et l’Angleterre déclarent immédiatement la guerre à l’envahisseur. Le Canada entre en guerre le 9 septembre.
Dès ce moment, l’économie montréalaise est orientée vers l’effort de guerre. Après les années de crise, la ville se retrouve en pratique dans une situation de plein emploi. Ce contexte va également favoriser la participation des femmes au marché de travail.
Aux Usines Angus, dans Rosemont, on compte 12 000 travailleurs qui construisent 1 700 chars d’assaut destinés aux combats d’outre-mer. La compagnie Vickers produit une trentaine de navire de guerre alors que les usines de munitions fonctionnent à plein régime. Le gouvernement canadien fait édifier un nouvel aéroport de Montréal à Dorval, celui de Saint-Hubert n’étant plus adéquat.
Pour les citoyens, c’est aussi le rationnement des denrées de tous les jours : beurre, lait, viande, sucre, thé, café, etc. Chacun possède son propre carnet de rationnement.
En 1945, la Ville en profite pour demander aux Montréalais d’économiser l’eau, non pas pour des motifs écologiques mais plutôt économiques en raison de la rareté des matériaux, réquisitionnés pour la production militaire.
Des mesures de protection civile, entre autres contre d’éventuels raids aériens, sont instaurées. Les Montréalais doivent être prêts à toute éventualité. Ils sont aussi encouragés à acheter des certificats d’épargne de guerre.
Renaissance du «night life» montréalais
Le retour de la prospérité entraîne une demande de divertissements. La vie théâtrale montréalaise est riche et les cabarets sont animés. Le tourisme reprend aussi de la vigueur et on recommence à produire des guides touristiques pour Montréal.
Cette vie culturelle profite également des soldats en permission qui viennent nombreux dans la ville. Le revers de la médaille est toutefois le retour en force des maisons de jeux et de prostitution dans le Red Light.
Les autorités militaires deviennent inquiètes du taux élevé de maladies vénériennes chez les soldats. En janvier 1944, elles convoquent des représentants municipaux à une rencontre où un ultimatum est donné : fermez le «Red Light» sinon la ville sera interdite aux troupes.
Cette menace des militaires, si elle était appliquée, aurait de conséquences conséquences pour l’économie et la réputation de Montréal. Le 2 février, tous les bordels vont miraculeusement fermer leurs portes en même temps, sans intervention policière.
La politique montréalaise
Au moment du déclenchement de la guerre, Camillien Houde est le maire de Montréal. Toutefois, il se déclare contre l’enregistrement national décrété par le premier ministre canadien pour tous hommes et femmes de 16 à 60 ans. Selon Houde, cette initiative n’est qu’un pas vers la conscription des Canadiens français, souvenir douloureux de la Première guerre (1914-1918).
Le 5 août 1940, il est arrêté par la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) à sa sortie de l’hôtel de ville. On l’envoie alors au camp d’internement de Petawawa en Ontario puis à Frédéricton l’année suivante.
Cette même année, le gouvernement du Québec impose une tutelle à Montréal et un régime municipal antidémocratique, avec 99 conseillers municipaux dont le tiers n’est pas élu. Adhémar Raynault est élu maire mais il ne dispose que de peu de pouvoir.
Lors du plébiscite de 1942, année du modeste tricentenaire de Montréal, les Canadiens français vont majoritairement contre la possibilité d’être conscrits pour la guerre.
Camillien Houde est finalement libéré en août 1944. Il est triomphalement accueilli à Montréal et sera réélu maire en fin d’année.
Le 7 mai 1945, l’Allemagne nazie capitule. Les Montréalais envahissent la rue Sainte-Catherine, ce qu’ils feront à nouveau en août après la reddition japonaise.
Sources :
Lapointe, Mathieu. Nettoyer Montréal – Les campagnes de moralité publique, 1940-1954. Septentrion, 2014, 395 pages.
Musée canadien de la guerre. «Le Canada et la guerre. Le vie sur le front intérieur : Montréal, ville québécoise en guerre», La démocratie en guerre : Les journaux canadiens et la Seconde guerre mondiale.
Bonjour monsieur Robert,
Je suis enseignante au primaire. Je participe au 375e de la ville de Montréal en mai prochain. Je cherche des informations et photos sur la Rocky Beach qui était située entre la 8e et 2e Avenue à Lasalle. J’ai déjà les livres de monsieur Denis Gravel, historien de Lasalle.
Si vous avez une bonne source d’informations ou même des gens qui ont connu la plage, j’en serais très heureuse.
Je vous remercie à l’avance,
Carole Malboeuf
Bonjour,
Nous vous invitons à nous écrire à [email protected] pour ce type de demande. Notre personnel vous accompagnera dans votre recherche.
Vous pouvez aussi consulter notre catalogue : https://archivesdemontreal.ica-atom.org/
Bonne journée.