À tous les lundis et pour une quatrième saison, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com.
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Débuts de l’aventure
Le 28 août 1958, à l’exposition universelle de Bruxelles en Belgique, se tient la journée du Canada. À cette occasion, le sénateur Mark Drouin mentionne publiquement que Montréal devrait tenir l’exposition de 1967, dans le cadre du centenaire du Canada. Le maire de Montréal, Sarto Fournier est emballé par l’idée et le conseil municipal désire que des démarches soient entreprises à cet effet.
Pendant les deux années qui suivent, l’administration municipale réussit à convaincre le milieu des affaires et le gouvernement du Québec. Quant au gouvernement canadien, le premier ministre conservateur John Diefenbaker va accorder son soutien en février 1960.
Le gouvernement fédéral fournira 20 millions de dollars, le gouvernement provincial, 15 millions, et la Ville de Montréal investirait 5 millions dans l’aventure.
En mars 1960, le gouvernement canadien présente la candidature de Montréal au Bureau international des expositions (BIE) à Paris.
Le choix du BIE
Trois pays sont candidats pour l’obtention de l’exposition universelle de 1967 : le Canada, L’Autriche et l’URSS. Toutefois, à la demande des Soviétiques, le vote est reporté en mai. La délégation canadienne repart bredouille.
Lors de la réunion de mai, seuls le Canada et l’URSS – qui célébrera le 50e anniversaire de la Révolution russe en 1967 – sont en compétition. Après un vote très serré, la ville de Moscou l’emporte au cinquième tour par 16 voix contre 14.
En avril 1962, Moscou se désiste et le Bureau des expositions décide de réserver l’expo à Montréal jusqu’au 13 novembre. Jean Drapeau, qui a repris le pouvoir en octobre 1960 en battant le maire Sarto Fournier, obtient du gouvernement de Jean Lesage et du gouvernement fédéral de tenir l’événement. Montréal obtient finalement l’exposition universelle de 1967.
Les premières étapes
Dès décembre 1962, le Parlement canadien vote une loi créant la Compagnie canadienne de l’exposition universelle de 1967, dont le mandat est d’organiser et administrer l’Expo.
Peu de temps après, les discussions sont orientées vers le choix du site. Plusieurs lieux sont proposés, dont Pointe Saint-Charles, la parc Maisonneuve ou un secteur de La Salle. On retrouve aussi d’autres propositions moins sérieuses dont la ville de Granby et même le mont Royal.
Finalement, le 22 mars 1963, c’est le site Dans le Saint-Laurent qui est choisi, avec les îles Sainte-Hélène, Verte et Ronde. Celui-ci ne fait pas l’unanimité. En effet, certaines personnes affirment que l’entreprise sera trop coûteuse et qu’un emplacement existant devrait plutôt être choisi.
Au début de cette même année, le thème «Terre des Hommes» (titre d’une œuvre de St-Exupéry publiée en 1939) est choisi. Quatre sujets principaux y seront abordés : L’homme interroge l’univers, L’homme à l’œuvre, Images de l’homme et L’homme dans la cité. Le thématique vise donc à illustrer que l’être humain est influencé par son milieu, milieu qu’il souhaite modifier et améliorer.
La construction du site
Le 12 août 1963, le maire Drapeau procède à l’inauguration en présence des premiers ministres Pearson et Lesage ainsi que des dignitaires religieux catholique, anglican et juif.
Le travaux débutent immédiatement. Durant une année, on double la superficie de l’île Sainte-Hélène auquel on joint les îles Ronde et Verte. On créé de toute pièce l’île Notre-Dame.
Les nouveaux aménagements vont nécessiter 28 millions de tonnes métriques de roc provenant, entre autres, de la construction du métro de Montréal et du dragage du fond du fleuve.
Le 30 juin 1964, la Ville remet officiellement le site des îles à la compagnie de l’expo dans le cadre d’une grande cérémonie nocturne : La Nuit des Îles.
Commence alors la construction de 850 pavillons dont la plupart ne sont que des constructions temporaires. À six mois de l’ouverture, il y a environ 6 000 travailleurs qui œuvrent sur le site. Au total, la construction aura coûté 218 millions de dollars (auj. 1 milliard 500 millions $)
La publicité
En 1964, un service des relations publiques de l’information et de la publicité dirigé par Yves Jasmin est mis sur pied. Une grande campagne de relations publiques est menée partout en Amérique du Nord : dépliants, affiches, cartes postales font la promotion d’Expo 67 jusqu’au sud des Etats-Unis.
L’animateur américain Ed Sullivan va en parler à son émission dominicale alors que la maquette d’Expo sera présentée au grand magasin Macy’s à New York.
Montréal invite le Canadiens et les Américains à venir rencontrer les peuples du monde entier sans avoir à changer de continent.
L’inauguration officielle d’Expo 67 a lieu le 27 avril l’ouverture au public.
Sources
Jasmin, Yves. La petite histoire d’Expo 67. Québec-Amérique, 1997. 461 p.
Bibliothèque et Archives Canada (en coll. avec les Archives de la Ville de Montréal). Expo 67… Une expérience virtuelle, 2002 https://www.collectionscanada.gc.ca/expo/index-f.html