Par Gilles Lafontaine
Né en 1889 dans le quartier ouvrier de Saint-Henri, il termine en 1912 un cours commercial qui lui permet de décrocher un poste dans le secteur bancaire, Toutefois, son intérêt marqué pour la politique ne tarde pas à se manifester. Membre du Parti conservateur, il est élu pour la première fois à Québec en 1923. L’aventure durera une dizaine d’années. Par la suite, il fera le saut à quelques reprises sur la scène fédérale. Cependant, l’essentiel de sa carrière d’homme public s’est jouée en qualité de maire de Montréal. Elu pour la première fois le 2 avril 1928, c’est avec la promesse d’ouvrir l’hôtel de ville aux simples citoyens que s’amorce son mandat. Toutefois, son agenda politique est très rapidement guidé par la nécessité de soulager la misère engendrée par la crise économique. Dans un premier temps, la ville fait distribuer une somme de 100 000 $ aux plus démunis par l’entremise de la Société St-Vincent-de-Paul. Parallèlement, on lance de vastes chantiers de construction : le Jardin botanique, les chalets du mont Royal et du parc Lafontaine, des viaducs, des bains publics. Dans le domaine de l’hygiène publique il introduit les vespasiennes (urinoirs publics pour les hommes) baptisées camilliennes en son honneur. Sur le plan personnel, Camillien Houde n’hésite pas à y aller de généreuses contributions et à ouvrir son logement de la rue St-Hubert qui devient un véritable centre d’entraide. La période de la crise est marquée par de courts séjours dans l’opposition suivis de retours en force au pouvoir. Suite à sa réélection de 1938, Houde est toujours aux prises avec des finances municipales dont l’état ne va pas en s’améliorant. Bien que sa cote soit au beau fixe lorsque, en 1939, il est fait chevalier de l’Empire britannique de même que de la Légion d’honneur française, il ne peut ignorer la rumeur montante d’un autre conflit mondial. Le tableau est complet et le maire de Montréal sera, bien malgré lui, emporté par la tourmente. (À suivre)