La construction du Biodôme de Montréal; un défi architectural de taille !

Début du chantier du Biodôme de Montréal. – [1990]. – VM168-Y-3_25-007. – Archives de la Ville de Montréal.

Une collaboration spéciale de Virginie Langlois, stagiaire à la Section des archives.

C’est le 2 avril 2018 que le Biodôme de Montréal fermait ses portes afin de se refaire une beauté dans le cadre du projet «migration». L’institution a su marquer tous ses visiteurs depuis plus de 25 ans déjà.

Début du Biodôme de Montréal; habitat des caïmans dans la Forêt tropicale humide – [1992]. – VM168-Y-3_28-016. – Archives de la Ville de Montréal.

Imaginé dans le cadre du 350e anniversaire de Montréal, le concept d’aménagement par «écosystèmes» du Biodôme représente alors une première mondiale. On aborde l’idée d’un parc animalier d’une toute autre façon, alors que le bien-être des animaux devient l’une des priorités de l’institution. Ce changement de mentalité est important : l’avènement du Biodôme est précédé par celui du Jardin des Merveilles (1957-1988) et de l’Aquarium de Montréal (1966-1991), où la distraction populaire prime globalement sur le bien-être animalier. Cette évolution de mentalité cadre parfaitement avec la prise de conscience écologique et éthique exprimée par les mouvements anti-zoos dans les années 1960 et 1970[1]. Le tout se reflète lors de l’ouverture du Biodôme en 1992, alors que l’institution vise officiellement à sensibiliser, préserver et éduquer, au delà de la distraction populaire.

Chantier du Biodôme de Montréal; enlèvement des structures du vélodrome olympique. – [1990]. – VM168-Y-3_25-005. – Archives de la Ville de Montréal.

Chantier du Biodôme de Montréal; coulage du béton des murs rocheux. – 31 juillet 1991. – VM168-Y-3_10-076. – Archives de la Ville de Montréal.

Alors que la conception du Biodôme s’inspire d’une toute nouvelle conscientisation, sa construction représente par ailleurs un immense défi. La tâche est colossale : les architectes doivent composer avec les contraintes du vélodrome olympique existant. Le Biodôme étant divisé en cinq habitats distincts comprenant des températures, des animaux et des saisons différentes, il est extrêmement complexe de les réunir tous sous un même toit. En plus de concevoir des rochers, des arbres ainsi que des espaces animaliers sur mesure, les architectes doivent prendre en considération les caractéristiques de chaque habitat. Ainsi, ne serait-ce que pour l’élaboration des rochers, on retrouve une imitation de calcaire pour la forêt tropicale humide, de gneiss pour l’érablière des Laurentides, de granite pour le golfe du Saint-Laurent, de schiste pour les côtes du labrador ainsi que de basalte pour les îles subantarctiques.

Chantier du Biodôme de Montréal; plantation de la Forêt tropicale humide. – 19 mars 1992. – VM168-Y-3_24-016. – Archives de la Ville de Montréal.

Chantier du Biodôme de Montréal; peinture d’un arbre artificiel de la Forêt tropicale humide. – 22 février 1992. – VM168-Y-3_24-065. – Archives de la Ville de Montréal.

Du point de vue horticole, c’est l’univers fascinant des plantes qui est étudié et conçu de façon à rester le plus naturel possible. Ainsi, bien que la majorité des plantes et des arbres soient réels, des éléments artificiels ont dû être conçus de façon à imiter parfaitement leurs congénères. C’est le cas du figuier étrangleur, qui a été reproduit sur deux des six gros arbres piliers de la forêt tropicale humide. Cette espèce se développe sur un arbre lui fournissant un support jusqu’à ce que ses racines aériennes parviennent à l’étouffer.

Chantier du Biodôme de Montréal; début de la plantation de la Forêt tropicale humide. – [1992]. – VM168-Y-3_24-049. – Archives de la Ville de Montréal.

Chantier du Biodôme de Montréal; pose de la vitre du bassin du Golf du Saint-Laurent. – 13 août 1991. – VM168-Y-3_10-068. – Archives de la Ville de Montréal.

Du côté marin, il est également possible de dire que la conception du bassin du Golf du Saint-Laurent représente un travail impressionnant et colossal. La pose de la vitre d’aquarium du grand bassin suffit à elle seule à nous convaincre ! Les concepteurs ont également dû recréer artificiellement certains paysages marins. Ainsi, algues et invertébrés ont dû être fixés sur les parois rocheuses afin d’éviter d’être emportés par le puissant courant. Ce bassin contenant 2,5 millions de litres d’eau de mer et maintenu à une température de 10ºC accueille aujourd’hui plus de 20 espèces différentes!

Chantier du Biodôme de Montréal; bassin du Golf du Saint-Laurent. – [1992]. – VM168-Y-3_24-001. – Archives de la Ville de Montréal.

Le Biodôme de Montréal rouvrira ses portes en 2020 au terme du projet «migration». Plusieurs nouveautés sont prévues, dont une paroi «vivante», une mezzanine, un mur de glace ainsi qu’un renouvellement scénographique des habitats. Il va sans dire que le Biodôme de Montréal n’a pas fini de nous fasciner!

Chantier du Biodôme de Montréal; l’habitat des castors dans l’Érablière des Laurentides. – [1992]. – VM168-Y-3_24-013. – Archives de la Ville de Montréal.

Naturellement, l’institution a dû fermer des portes pour la durée des travaux. Ses archives en lien avec sa conception et sa construction ont été versées à cette occasion aux Archives de la Ville de Montréal. Un travail d’inventaire, de classement, de préservation ainsi que de numérisation a pu être effectué sur ces documents. 500 épreuves photographiques sont d’ailleurs disponibles en ligne sur le site des archives de la Ville de Montréal.

Chantier du Biodôme de Montréal; bassin du Golf du Saint-Laurent. – [1992]. – VM168-Y-3_24-112. – Archives de la Ville de Montréal.

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Pour découvrir notre sélection de 77 images dans ce nouvel album Flickr :

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Vous pouvez prendre connaissance du contenu global du fonds ici : https://archivesdemontreal.ica-atom.org/biodome-de-montreal-196

Chantier du Biodôme de Montréal; construction d’un des six faux arbres de la Forêt tropicale humide. Ces faux arbres jouent également le rôle de pilier afin supporter le toit de l’habitat. – [1991-1992]. – VM168-Y-3_29-019. – Archives de la Ville de Montréal.

Sources:

• Création des écosystèmes, espace pour la vie montréal,  https://espacepourlavie.ca/creation-des-ecosystemes
• La migration du Biodôme, espace pour la vie montréal, https://espacepourlavie.ca/la-migration-du-biodome-0
• Figuier étrangleur, espace pour la vie, https://espacepourlavie.ca/flore-biodome/figuier-etrangleur
• [1] Zoo ou Parc zoologique, Universalis, https://www.universalis.fr/encyclopedie/zoo/1-une-breve-histoire-des-zoos/

Chantier du Biodôme de Montréal; construction de l’habitat des castors dans l’Érablière des Laurentides. – [1992]. – VM168-Y-3_24-019. – Archives de la Ville de Montréal.