À tous les lundis et pour une quatrième saison, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com.
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La découverte
Vers la fin de mai 1611, Samuel de Champlain donne le nom de Sainte-Hélène à la grande île située face à l’île de Montréal. Il souhaite ainsi rendre hommage à son épouse Hélène Boullé, alors âgée de 13 ans.
En 1665, Charles LeMoyne, seigneur de Longueuil, fait l’acquisition des îles Sainte-Hélène et Ronde. Il entreprend la construction d’une maison sur l’île. Trois ans plus tard, Louis XIV accorde des lettres de noblesse à Le Moyne. L’un de ses fils, Jacques, prend le nom de Le Moyne de Sainte-Hélène alors que d’autres choisissent Bienville, Maricourt ou Iberville.
Au début du 18e siècle, l’île fait partie de la baronnie de Longueuil puisque le roi accorde le titre de baron au fils ainé de Charles Le Moyne, devenu seigneur à la mort de son père.
Au moment de la guerre de la Conquête (1756-1763), le chevalier de Lévis fait construire des batteries et des retranchements sur l’île. La légende veut qu’au moment de la capitulation de Montréal, Lévis s’y soit rendu pour brûler ses drapeaux. En fait, les drapeaux auraient été détruits à plusieurs endroits dans l’île de Montréal.
Sous le régime anglais
Après la Conquête, l’île Sainte-Hélène est toujours la propriété de la baronne de Longueuil, jeune veuve de 22 ans, qui se remarie en 1770 avec William Grant. On y retrouve un manoir de même qu’un verger, qui produit un bon nombre de barriques de cidre.
Durant la guerre de 1812-1814 contre les États-Unis, l’armée britannique fait installer un poste d’observation dans la plus haute partie de l’île. En prévision d’une éventuelle invasion américaine, le gouvernement britannique achète l’île en 1818 et décide de la fortifier. À partir de ce moment, les régiments britanniques en garnison à Montréal envoient des compagnie camper sur l’île.
Les soldats y construisent de nouveaux bâtiments, dont des casernes et une poudrière. On ouvre aussi un cimetière militaire.
Finalement, en 1870, au moment où le Royaume-Uni retire ses troupes au Canada, l’île est cédée au gouvernement canadien qui y installe une garnison de soldats d’ici.
Un parc
Dès la fin de la présence britannique dans l’île, le conseil municipal rêve d’en faire un lieu d’amusements, où les Montréalais pourraient pique-niquer.
En 1874, l’administration montréalaise obtient la permission d’utiliser l’île. Le 25 juin de cette même année, lendemain de la fête nationale, plus de 6 000 personnes venues sur 3 navires à vapeur débarquent dans l’île pour assister à un grand concert.
À la fin du 19e siècle, l’île est devenue le parc des familles ouvrières, qui viennent y respirer un air plus pur que celui de leur quartier.
Dans la partie sud, le Montreal Swimming Club y installe aussi une plage pour la baignade. En 1908, le gouvernement fédéral vend finalement l’île Sainte-Hélène et l’Île Ronde à la Ville de Montréal.
Les travaux prévus
En 1931, l’administration approuve un projet de l’architecte paysagiste Frédérick Todd, qui prévoit un agrandissement de l’île et le rattachement de l’île Ronde.
Or, depuis l’année précédente, l’accès à l’île a été facilité avec l’ouverture du premier pont routier sur le fleuve Saint-Laurent, le pont du Havre (devenu Jacques-Cartier en 1934).
Avec la crise économique qui continue de sévir, le projet devient plus modeste et Montréal procède à des travaux de chômage à compter de 1936. On érige notamment un réservoir d’eau dans une tour que l’on baptise du nom de Lévis.
Les travaux de rénovations des installations militaires et la construction de nouveaux bâtiments, comme le futur restaurant Hélène-de-Champlain, sont interrompus durant la Seconde guerre mondiale.
L’île retrouve alors une fonction militaire et devient un lieu de détention de prisonniers de guerre, dont 400 membres de la communauté italienne.
Dans les années 1950, on parachève les travaux et des piscines extérieures sont construites. Elles sont inaugurées par le maire Camillien Houde en 1953.
En 1955, David Macdonald Stewart fonde le Musée militaire de Montréal (devenu musée Stewart). Logé à ses débuts dans le blockhaus, il va graduellement occuper les casernes, la poudrière et le dépôt militaire .
Expo 67
En 1962, Montréal est choisie pour tenir l’exposition universelle de 1967, qui marque aussi le centenaire du Canada. Après l’analyse de différents sites possible, le choix se porte sur les îles du Saint-Laurent en 1963. Le projet de Todd d’agrandissement de l’île reprend vie en plus de la création d’une nouvelle terre : l’île Notre-Dame.
L’île Sainte-Hélène verra ensuite la construction de pavillons dont l’un des plus célèbres est la Biosphère de même que l’ouverture d’une station du métro de Montréal.
De 1968 à 1981, ce sera l’exposition Terre des Hommes, suivi de la constitution du Parc des îles en 1992, renommé Jean-Drapeau en 1999. Depuis 2007, l’île est reconnue comme un site patrimonial.
Sources
Lapointe, Lionel. «L’Île Sainte-Hélène»,The Canadian Antiquarian ans Numismatic Journal, 1933, p. 60-96.
Commission métropolitaine de Montréal. L’Île Sainte-Hélène et son histoire, vers 1939.
Conseil du patrimoine de Montréal. Le site du patrimoine de l’Île Sainte-Hélène. https://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=6377,97025619&_dad=portal&_schema=PORTAL (page consultée le 21 octobre 2015)
Grand répertoire du patrimoine bâti de Montréal. Île Sainte-Hélène. https://patrimoine.ville.montreal.qc.ca/inventaire/fiche_zone.php?zone=oui&requete=simple&id=1141 (page consultée le 21 octobre 2015)
Perreault, Claude. L’île Sainte-Hélène de Samuel de Champlain : 1611 à Expo 67. 1967.
Repértoire du patrimoine culturel du Québec. Site du patrimoine de l’Île-Sainte-Hélène. https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=118261&type=bien#.Vie7v34vfcs (page consultée le 21 octobre 2015)
Bonjour,
La 5e photo ci-haut (après le vidéo), identifiée; « Casernes de l’île Sainte-Hélène, vers 1920, VM6-D1901-17-9-2-037 ».
Ce n’est certe pas une photo des années ’20 !! La voiture qui se trouve sur cette image est trop moderne pour être de cette époque. On distingue difficilement le modèle exact de la voiture mais sa forme générale rappelle les familiales des années ’50 ou même ’60.
Il faudra faire une correction.
Merci !!