Un article de Hyacinthe Munger, stagiaire à la Section des archives et participant au Jeux de Montréal de 1993 et 1994
« Avec les amis du quartier/on se prépare toute l’année/même si j’ai pas la médaille d’or/j’aurai acquis le goût du sport/pour ma bonne forme, c’est idéal/ la grande fête des Jeux de Montréal ». Ce couplet de la chanson-thème des Jeux de Montréal capte bien l’esprit qui anime ces compétitions organisées depuis 1978.
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S’ils s’inscrivent en continuité avec les Olympiades des parcs, qui prennent fin dans les années 70, les Jeux de Montréal voient le jour dans un contexte quelque peu différent.
Les Jeux Olympiques d’été de 1976 ont en effet stimulé une ferveur sportive chez les Montréalais. Des événements axés sur l’aspect compétitif et le sport d’élite ont d’ailleurs été mis sur pied auparavant : citons les Jeux du Canada (1967) et les Jeux du Québec (1971). Le Service des sports et loisirs décide toutefois en 1978 de prendre une orientation différente en délaissant cet esprit compétitif au profit d’une célébration communautaire de l’activité physique.
Pour preuve, la nouvelle coupe Jean-Dupire, décernée au district victorieux, est en grande partie attribuée selon le nombre d’enfants participant aux compétitions. Le célèbre mantra olympique «l’important ce n’est pas de gagner mais de participer» prend ici tout son sens, même si la traditionnelle remise de médailles offre la chance aux meilleurs de repartir avec un souvenir.
Suite aux Jeux Olympiques, la Ville dispose d’installations d’envergure permettant à l’événement de ne plus être comme autrefois tributaire des aléas météorologiques. La vingtaine de disciplines sportives au menu de la première édition des Jeux de Montréal peuvent donc se tenir à l’intérieur, bien au chaud. Le complexe sportif Claude-Robillard prend les allures d’un véritable quartier général, rôle qu’il continue à assumer de nos jours, alors que la 38e édition se mettra bientôt en branle.
L’événement est aussi fortement intégré aux activités du Service des sports et loisirs organisées pendant l’hiver; chaque district est responsable de mettre sur pied des tournois éliminatoires dont certains, comme les Jeux du Sud-Ouest, existent bien avant la création des Jeux. Ceux-ci constituent en fait une phase préliminaire dont les gagnants ont le privilège ultime d’endosser le coloré gaminet du district pour les Jeux de Montréal.
Le changement le plus spectaculaire, par rapport aux Olympiades des parcs, est sans contredit les efforts consentis pour divertir et amuser les jeunes. Selon Jean Émond, directeur du Service des sports et loisirs d’alors, l’objectif derrière ce virage festif est de donner la piqûre du sport aux jeunes et de les voir possiblement gonfler les rangs des nombreuses fédérations sportives. On initie l’enfant au sport en créant un rendez-vous annuel rassemblant ses différents champs d’intérêts et auquel il pourra s’identifier.
Plusieurs initiatives sont donc déployées pour cibler la clientèle des 6 à 12 ans. En tout premier lieu, difficile de ne pas parler de la dynamique brigade de mascottes! Rattachées à un district, elles accompagnent les athlètes et sont loin d’être chiches en encouragements. Certaines comme Confetti se permettent même de donner des leçons d’habiletés…
Pour la durée des Jeux, des produits dérivés sont mis en circulation et deviennent des pièces à collectionner très prisées des amateurs. On voit ci-contre une série de timbres de 1999 mettant en vedette le jeune plongeur Alexandre Despatie, président d’honneur lors de cette édition.
Enfin, les grandioses cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux visent à rendre l’expérience des participants inoubliable. Tous les participants prennent un plaisir fou à se costumer pour le défilé ou assistent à d’enlevants spectacles musicaux, tels celui présenté par les B.B. en 1991, alors au faîte de leur gloire.
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Les Archives de Montréal vous proposent aujourd’hui un album photo sur les Jeux de Montréal :
https://www.flickr.com/photos/archivesmontreal/sets/72157651150610600/with/16307176364/