Un article de Hyacinthe Munger, stagiaire à la Section des archives.
Chaque printemps depuis 1978, les Jeux de Montréal permettent à des milliers de jeunes de s’adonner à la pratique du sport. Saviez-vous que cette tradition annuelle remonte par ailleurs aux Olympiades, instituées en 1954 dans la foulée de la création du Service des parcs?
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Lorsque la cloche d’école sonne enfin l’arrivée des grandes vacances d’été, tous n’ont pas la chance de quitter la ville et ses ruelles pour profiter du grand air de la campagne. Heureusement, les parcs montréalais concoctent un riche programme d’activités sportives et socioculturelles dont l’olympiade est, à la toute fin de l’été, le point culminant. Nul besoin d’être un Bruny Surin en devenir pour prendre part à l’événement, il suffit d’avoir la grandeur requise et le tour est joué. En terme d’accessibilité, difficile de faire mieux.
Course à pied, lancer du javelot, saut à la perche, les jeunes montréalais ont l’occasion de s’illustrer dans plus d’une quarantaine d’épreuves supervisées par des bénévoles consignant soigneusement tous les résultats. La compétition interpersonnelle laisse la place à une amicale rivalité entre les districts que les organisateurs stimulent en créant un trophée remis à la région s’étant le plus démarquée. Défendre l’honneur de son quartier, voilà un facteur de motivation sans pareil. On prend tout de même la peine de féliciter le jeune le plus «performant» en lui décernant le titre de l’athlète de la journée. À cet égard, l’Histoire retiendra le nom de Nicole Murray, représentante du parc Laurier, première lauréate de cette suprême distinction.
Calquées sur la tradition olympique, ces journées en reprennent le rituel symbolique : on allume la torche olympique, on assiste à un lâcher de colombes dans le ciel montréalais. Un défilé en ouverture est l’occasion rêvée pour les jeunes de brandir des drapeaux qu’ils ont eux-mêmes confectionnés et de les agiter en paradant dans les rues en direction du parc.
Bien sûr, que serait une réplique des jeux olympiques sans remise des médailles? Recevoir son prix, debout sur le podium, devant ses amis venus assister aux compétitions, cela n’a pas de prix pour l’olympien en herbe. Ces récompenses font toutefois pâle figure devant l’envie que suscitent les bicyclettes neuves faisant l’objet d’un tirage en fin de journée!
Initialement mises sur pied pour égayer les jeunes en faisant du parc l’épicentre de leur été, les olympiades gagnent au fil des années en popularité. Non seulement l’affluence de participants est-elle exponentielle, mais l’idée de tenir de telles journées dédiées aux sports pour la jeunesse est reprise un peu partout sur l’île, notamment dans la cité de Saint-Michel, dont voici plus bas le solennel allumage de la torche olympique.
En 1954, 400 enfants s’époumonent au Stade Molson de l’Université McGill; ils sont plus de 800 en 1971 à s’élancer sur la piste d’athlétisme du parc Jarry ou à réaliser des records sur les piscines de l’île Sainte-Hélène. En près d’un quart de siècle, cette Olympiade des parcs est donc devenue une véritable tradition qui adoptera toutefois une nouvelle approche avec son incarnation suivante, les Jeux de Montréal.
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Les Archives de Montréal vous proposent aujourd’hui un album photo sur les Olympiades des parcs : https://www.flickr.com/photos/archivesmontreal/sets/72157649191356924/