À tous les lundis et pour une troisième saison, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com.
***
Les premiers projets
En Amérique du Nord, le métro souterrain voit le jour à la fin du 19e siècle à Boston et à New York alors que le premier projet montréalais date de 1910. À compter de la décennie 1920, la circulation commence à être problématique dans la ville et de nouveaux projets sont présentés jusqu’à la grande crise économique des années 1930.
En 1944, la Montreal Tramways Company (MTC), l’entreprise privée qui assure le transport en commun, propose un projet de métro. Parmi les nombreux avantages, la firme souligne qu’un métro diminuerait le nombre de piétons sur les trottoirs en les faisant circuler dans des souterrains.
Au début de la décennie 1950, on assiste à la municipalisation de la MTC. La Commission de transport de Montréal (CTM) prend en charge le transport en commun et présente son propre projet de métro. On prévoit alors une seule ligne de 12,5 km passant sous les rues Saint-Denis, Saint-Jacques et Sainte-Catherine. Malheureusement le conseil municipal ne va pas de l’avant et le premier métro au Canada est inauguré par Toronto en 1954.
Le projet
Lors de l’élection de 1960, Jean Drapeau promet un métro et il est élu. Dès l’année suivante, en compagnie de Lucien Saulnier qu’il a nommé président du Comité exécutif et qui est un grand partisan du projet, un avant-projet est présenté en octobre.
Ce nouveau projet prévoit trois lignes de métro : une ligne Est-Ouest (ligne 1 – verte), une ligne Nord-Sud (ligne 2 – orange) et une troisième ligne qui passerait sous le mont Royal.
Deux semaines plus tard, le 3 novembre 1961, le conseil municipal vote une somme de 132 millions de dollars pour la construction des lignes 1 et 2 de même que pour l’achat du matériel roulant.
En novembre 1962, avec l’obtention de l’exposition universelle pour 1967, la Ville de Montréal entreprend la réalisation de la ligne 4 (jaune) vers l’île Saint-Hélène et Longueuil. Cette décision est l’une des trois raisons qui entraîne l’abandon de la ligne 3 vers Cartierville et qui devait comprendre 15 stations, les deux autres étant que les négociations s’annoncent difficiles avec les villes de banlieues situées dans le parcours de la ligne et que les métros passant sous le tunnel du mont Royal devraient être munis de roues en acier plutôt que des pneus comme l’a choisi la Ville pour son réseau initial.
La construction
Le Service des travaux publics de la Ville de Montréal prend en charge la construction du métro. Un bureau du métro est créé avec à sa tête l’ingénieur en chef Lucien L’Allier, qui est aussi le directeur des travaux publics.
Le 24 avril 1962, les soumissions visant à percer un tunnel de plus de 6 000 pieds dans le roc sont ouvertes et le premier contrat est octroyé.
Le 23 mai à 8h00 du matin, on inaugure les travaux avec discours et bénédictions sur la rue Berri au sud de Jean-Talon. Ce premier tronçon doit se rendre jusqu’au boulevard Crémazie.
Afin d’éviter de perturber la circulation et le commerce, la Ville choisit de construire la ligne 2 sous la rue Berri plutôt que Saint-Denis alors que la ligne 1 passera sous les rues De Montigny, Western et Burnside plutôt que Sainte-Catherine. En 1966, ces trois artères deviennent le boulevard de Maisonneuve.
La construction s’effectue principalement dans le roc et la pierre extraite du sol sert à agrandir l’île Sainte-Hélène et à construire l’île Notre-Dame, soit le site d’Expo 67.
On construit en tranchées dans certains endroits au centre,. On creuse de 40 à 60 pieds de profondeur voire jusqu’à 125 pieds pour la ligne 4. Ce dernier type de construction évite de créer des problèmes de circulation et de déplacer les canalisations (égout et aqueduc), ce qui aurait entraîné d’importants coûts.
Le matériel roulant
Dans les années 1950, la Régie autonome des transports parisiens (RATP) invente une nouvelle technologie pour le transport en commun : le métro sur pneumatiques. À cette époque, la RATP l’utilise sur certaines lignes.
Lors d’un voyage à Paris, le maire Drapeau est impressionné par cette technologie et la Ville choisit le pneu en lieu et place de la roue en acier pour son confort, parce qu’il est moins bruyant et qu’il permet une meilleure montée des voies en pente dans les tunnels. Des conseillers techniques de la RATP sont délégués pour soutenir Montréal.
Le 6 août 1963, le contrat de construction de 369 voitures de métro (MR-63) est donné à la Canadian Vickers pour un montant de 45 millions de dollars. C’est alors le plus important contrat accordé par la Ville de Montréal.
Deux ans plus tard, les premières voitures sont livrées à la Ville. On en fait une grande cérémonie en présence de l’archevêque de Montréal, le cardinal Paul-Émile Léger. En septembre 1965, on commence à les tester.
L’inauguration
Tout au long de la construction, ce sont 5 000 travailleurs qui vont élaborer ce réseau de 16 km comportant 26 stations, confiées à plusieurs architectes et pourvues d’œuvres d’art. Malheureusement, des explosions et l’effondrement de rues causeront la mort de 12 ouvriers.
Après plus de 4 années de durs travaux, le métro est inauguré le 14 octobre 1966 à 14h30 lors d’une grande cérémonie officielle à la station Berri-De Montigny, en présence de nombreux dignitaires. Un peu auparavant, une cérémonie se tient dans chacune des stations avec des invités d’honneur.
Quant à la ligne 4 menant à l’Expo, elle est ouverte le 1er avril 1967, à temps pour recevoir les millions de visiteurs.
Sources
Clairoux, Benoit. Le métro de Montréal. 35 ans déjà. Hurtubise HMH, 2001.
Société de transport de Montréal. «Histoire du métro». https://www.stm.info/fr/a-propos/decouvrez-la-STM-et-son-histoire/histoire/histoire-du-metro (page consultée le 16 mars 2015)
belle photos merci
Ping : Construção do metrô | Adventure Game Life