Il y a maintenant 100 ans, la Grande-Bretagne entrait en guerre contre l’Allemagne, entraînant à sa suite le Canada et les autres dominions britanniques. Comment les Montréalais, partis au front ou demeurés au pays, ont-ils vécu ce terrible conflit, d’une intensité sans précédent? Cette série de six articles vise à partager certaines traces émouvantes du passage de Montréal à travers cette époque troublée, qui ont été conservées dans nos chambres fortes.
***
En 1917, de nombreux Canadiens ont déjà été envoyés au front mais les pertes humaines continuent de s’avérer terribles. Il faut recruter toujours plus. Le gouvernement fédéral institue le Service national, visant à recenser tous les hommes âgés entre 16 et 65 ans. Beaucoup de Montréalais voient dans ce recensement les prémices d’une conscription prochaine. Plusieurs citoyens refusent de remplir leur carte d’enregistrement, malgré les invitations répétées des autorités politiques et religieuses. Des membres de l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française font même imprimer de nombreux feuillets portant l’inscription « À bas la conscription – Down with conscription », qu’ils placardent partout en ville.
Durant l’été 1917, le premier ministre Robert Laird Borden dépose un projet de loi sur le service militaire obligatoire. Les esprits s’échauffent et de nombreux Montréalais s’assemblent au marché Saint-Jean-Baptiste, au parc Lafontaine ou au parc Jeanne-Mance afin de protester contre le projet de conscription. En dépit de son opposition au service obligatoire, le maire Médéric Martin lance un appel constant au calme et au respect de la propriété privée.
La loi promulguée en août entraîne de violentes émeutes à Montréal : des citoyens furieux fracassent les vitrines et les lampes électriques du Champ-de-Mars, assaillent des tramways ou attaquent des policiers et plusieurs personnes sont blessées. Le fossé se creuse toujours plus entre francophones et anglophones. La presse anglophone critique sans relâche les Canadiens français, qui demeurent méfiants face à un conflit perçu comme étranger et une armée canadienne qui fonctionne presque exclusivement en anglais. Les tensions entre les deux parties atteignent des paroxysmes nouveaux.
Appliquée dès la mi-octobre, la conscription est difficile : les demandes d’exemption sont nombreuses. Plusieurs choisissent de fuir la ville ou de se cacher. Certaines opérations de recherche menées par la police militaire tournent au drame, y compris dans les autres villes de la province : le 1er avril 1918, une fusillade cause ainsi la mort de quatre hommes à Québec. Les autorités vont toutefois suspendre cette chasse aux insoumis alors que Montréal doit combattre une épidémie de grippe espagnole qui cause sur son territoire plus de 50 morts par jour. Afin de contrer la contagion, les universités, les théâtres et les cinémas ferment leur portes, les messes sont suspendues, et le refuge Meurling se transforme en hôpital.
Heureusement, la guerre semble tirer à sa fin. Une fausse nouvelle fait croire aux Montréalais que l’armistice est signé le 7 novembre. Des parades s’improvisent, les employés de la ville se voient octroyer un congé et tout le monde célèbre joyeusement dans les rues bondées. La nouvelle s’étant avérée prématurée, les célébrations reprennent de plus belle le 11 novembre, alors que l’armistice est cette fois bien réel.
***
À suivre! Prochain et dernier article : une annonce spéciale de la Section des archives.
***
Sources
- Archives de la Ville de Montréal.
- Rumilly, Robert. Histoire de Montréal (tome 3). 1972, 524 p.
- Linteau, Paul-André. Histoire de Montréal depuis la Confédération. 1992, 613 p.
- Astorri, Antonella et Patrizia Salvadori. Histoire illustrée de la Première Guerre mondiale. 2008. 191 p.
- Photographies du Musée McCord.
Bonjours. Mon arrière arrière grand-père . Était majors dans l’armé et photographe du Canadien National, Je sais qu’il était aussi ami avec la Grande Famille Simard ( port de Trois -Rivières) . Il se nommait Walther Devoy. Je sais qu’il y a quelqu’un . Qui a vendu ses photos.Il avait même photographier la reine mère et ses filles. J’aimerais savoir ou je pourrais avoir des informations.
MERCI!!
Bonjour Madame Dupuis,
Pour toute demande d’information, nous vous invitons à nous écrire à [email protected] (https://archivesdemontreal.com/nous-joindre/)
Cordialement,