Chronique Montréalité no 12 – Montréal en 1914 et en 1964

 

À compter d’aujourd’hui et à tous les lundis pour une deuxième saison, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/).  Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com

***

Montréal vers 1914, BM42-G1043

Montréal vers 1914, BM42-G1043

Année 1914

L’année 1914 marque le début de la Première guerre mondiale. Montréal est alors la métropole incontestée et la capitale économique du Canada. La population de la Ville est estimée à 540 000 et atteint probablement 650 000 sur toute l’île.  Cette population a donc presque doublé en 10 ans en raison des annexions, des naissances et de l’immigration.

Son nouveau maire, Médéric Martin, est élu en avril.  Par son élection, il met fin à l’alternance entre maires francophones et anglophones.

Carte de la Montreal Tramways Co. 1914, VM66-S5P123

Carte de la Montreal Tramways Co. 1914, VM66-S5P123

Plusieurs municipalités, outre celles fusionnées en 2001, ne font pas partie du territoire montréalais : Pointe-aux-Trembles, Rivières-des-Prairies, Saint-Michel, Sault-au-Récollet, Cartierville, Saraguay (fondée en 1914) et la cité de Maisonneuve. C’est d’ailleurs dans cette dernière municipalité, en 1914, que le marché Maisonneuve ouvre ses portes sur la rue Ontario face au boulevard Morgan et que la construction du bain Morgan (ou Maisonneuve) débute.

003_VM94-Z137-1

Arrière du marché Maisonneuve (4445, rue Ontario Est), construit en 1912 et 1914, prise de la voie ferrée, 9 avril 1936, VM94-Z137-1

Dans Montréal, les travaux sont partout. On débute la construction de la Bibliothèque municipale sur la rue Sherbrooke en face du parc La Fontaine, on élargit le canal de l’aqueduc, la Commission des services électriques enlève les poteaux et enfouit les fils tout au long de la rue Sainte-Catherine et le tunnel sous le mont Royal est toujours en construction.

Rue Sainte-Catherine à l'angle du boulevard Saint-Laurent avant l'enfouissement des fils électriques, 20 mars 1914, VM98-Y_2P027

Rue Sainte-Catherine à l’angle du boulevard Saint-Laurent avant l’enfouissement des fils électriques, 20 mars 1914, VM98-Y_2P027

La Ville possède 690 km de rues mais seulement 175 sont pavées alors que le Montréal d’aujourd’hui comprend 5 000 km de voies publiques. Pour circuler à Montréal en taxi, le tarif pour 1 ou 2 personnes est de 50 cents pour 15 minutes afin d’utilise un taxi à un cheval et de 75 cents pour un taxi à deux chevaux. Le travailleur  de cette époque gagne entre 1,50 et 2,00$ par jour. Un vélo ne doit pas circuler plus vite que le pas d’un cheval et la limite de vitesse pour les automobiles est de 6 milles à l’heure (10 km/h).

Le Vieux-Montréal pris de l'édifice de la Sauvegarde, photographie d'Edgar Gariépy vers 1914, BM42,G1044

Le Vieux-Montréal pris de l’édifice de la Sauvegarde, photographie d’Edgar Gariépy vers 1914, BM42,G1044

Année 1964

La rue Sainte-Catherine, 1964, VM94,Ad144-027

La rue Sainte-Catherine, 1964, VM94,Ad144-027

Lors de l’année des droits civiques aux États-Unis et des Beatles, Montréal est toujours la métropole du Canada, mais son statut est de plus en plus contesté par Toronto. La population est de 1 200 000 dans la ville et de 1 800 000 pour l’île. C’est aussi l’année de l’annexion du village de Saraguay qui aura vécu exactement 50 ans.

Le maire Jean Drapeau se prépare activement pour l’exposition universelle de 1967. Après avoir créé et aménagé les îles, la Ville les remet officiellement à la compagnie de l’Expo le 1er juillet à minuit et une dans le cadre d’une grande cérémonie : la Nuit des îles.

Le maire Jean Drapeau lors de la Nuit des îles, 1964, VM94,EXd002-091

Le maire Jean Drapeau lors de la Nuit des îles, 1964, VM94,EXd002-091

En mai, la Ville lance le magazine mensuel  Montréal 64 «essentiellement destinée à l’étranger». Le maire Drapeau, dans son texte de présentation en 5 langues, mentionne que Montréal «traverse présentement la période la plus palpitante de son histoire».

Le grand chantier de l’époque est la construction du métro. On construit aussi la Place Victoria (la tour de la Bourse) dont la maquette avait 2 tours. La démolition du Faubourg à m’lasse est terminée et les terrains sont prêts pour la construction éventuelle de Radio-Canada. Même chose avec le nouveau Palais de justice dans le Vieux-Montréal.

Construction de la station Berri-De Montigny (Berri-UQAM), 1964, VM94,M070-016

Construction de la station Berri-De Montigny (Berri-UQAM),

En 1964, les bus la Commission de transport de Montréal sont bruns et argent. On retrouve des kiosques à journaux au coin des rues et la rue Sainte-Catherine est à double sens.

Autobus de la CTM au terminus Atwater, 1964, VM94,Ad023-009

Autobus de la CTM au terminus Atwater, 1964, VM94,Ad023-009

Pour les touristes et voyageurs d’affaires, les trois plus grands hôtels de Montréal (1000 chambres et plus) sont le Laurentien, le Sheraton Mont-Royal, et le Reine Élizabeth. Le premier, à l’angle des rues Dorchester et Peel, a été bâti en 1948  et démoli en 1978 tandis que le second est maintenant Les Cours Mont-Royal.

Vue aérienne de Montréal, 1964, VM94,Ad009-021

Vue aérienne de Montréal, 1964, VM94,Ad009-021

En ce qui concerne les événements culturels de l’année, mentionnons l’inauguration des Concerts populaires à l’aréna Maurice-Richard, la prestation de Claude Léveillée qui devient le premier artiste québécois à se produire à la Place des Arts ou la conférence sur l’opéra prononcée par le maire Jean Drapeau au même endroit.

012_VM94-S06-009

Claude Léveillée à la Place des Arts, 27 avril 1964, VM94,S06-009

Le 5e festival international du film de Montréal accueille les cinéastes Agnès Varda, Jacques Demy, Jean-Luc Godard, Roberto Rossellini et François Truffaut.  Un des événements qui font la manchette dans le monde entier est le mariage d’Élizabeth Taylor et de Richard Burton en mars à l’hôtel Reine-Élizabeth.

Finalement, on ne peut passer sous silence la visite des Beatles en septembre et le succès du groupe Les Classels qui trône au sommet des palmarès avec les chansons «Avant de me dire adieu», «Ton amour a changé ma vie» et «Le sentier de neige».

Gilles Girard du groupe Les Classels à Saint-Michel, 1964, P30,SY,P1686

Gilles Girard du groupe Les Classels à Saint-Michel, 1964, P30,SY,P1686

Partagez cet article :

1 réponse à Chronique Montréalité no 12 – Montréal en 1914 et en 1964

  1. Ping : Nouvelles du patrimoine documentaire | Réseau des services d'archives du Québec

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *