Chronique Montréalité no 3 : Incendie à Pointe-aux-Trembles en 1912

Depuis le 21 janvier dernier et à tous les lundis, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com

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Lendemain de l'incendie, 1912. BM42-G2601

Lendemain de l’incendie, 1912. BM42-G2601.

Bref historique de Pointe-aux-Trembles

C’est en 1669 qu’est concédée la première terre à Pointe-aux-Trembles. La paroisse Saint-Enfant-Jésus de la Pointe-aux-Trembles est fondée en 1674, ce qui en fait la deuxième plus vieille paroisse de l’île de Montréal. L’année suivante, on construit un fort pour se protéger des Iroquois.

Plan de l'Île de Montréal, 1744. BM5-C-26-050 (extrait)

Plan de l’Île de Montréal, 1744. BM5-C-26-050 (extrait)

La paroisse est érigée en municipalité en 1845 et le village en 1905. En avril 1912, la municipalité Saint-Jean-Baptiste de la Pointe-aux-Trembles acquiert le statut de ville. Selon les données du recensement canadien de 1911, sa population est alors de près de 1 200 habitants répartie en 224 familles

Début de l’incendie

Dans l’après-midi du 28 juin 1912, une dame fabrique du savon en faisant bouillir de la graisse animale dans le hangar du menuisier. Son feu est laissé sans surveillance et le toit du bâtiment prend en feu. Rapidement le tout s’étend à d’autres hangars et maisons.
Les pompiers volontaires de la municipalité ne sont pas très bien équipés. On fait donc appel aux pompiers de Montréal. C’est le chef du Service des incendies Joseph Tremblay qui prend la direction des opérations avec ses nouveaux véhicules motorisés (achetés en juin). L’objectif est plutôt de sauver les immeubles non atteints dont l’église de 1705, le presbytère, le couvent et autres résidences. Le feu prend fin vers 21h

Église Saint-Enfant-Jésus-de-la-Pointe-aux-Trembles, vers 1920, BM42-G2585

Église Saint-Enfant-Jésus-de-la-Pointe-aux-Trembles, vers 1920, BM42-G2585

Bilan de la tragédie

On déplore un seul décès : une femme gravement malade à qui on avait déjà administré les derniers sacrements et dont la maison prit feu. Selon le journal La Patrie, elle expira peu de temps après avoir été sauvée de sa demeure alors que Le Canada mentionne qu’elle mourut après avoir été transporté «d’une maison à l’autre».

Maison détruite par l'incendie, 1912, BM42-G2590

Maison détruite par l’incendie, 1912, BM42-G2590

Par contre, on dénombre une soixantaine de famille (sur 224) qui sont maintenant sans abris, deux pompiers de Montréal sont blessés dont le chef Tremblay qui marcha sur un clou qui lui transperça le pied. Une vingtaine de travailleurs polonais, qui travaillaient à la construction de l’hôtel de ville et qui logeaient dans un hôtel détruit, ont perdu toutes leurs économies.

Les suites

Quand près de 30% des familles perdent leur gîte, on assiste, comme dans toutes les tragédies, à un élan de solidarité avec à sa tête le maire Urgel Charbonneau (en 1913, la devise de la municipalité est «Unissons-nous»). À 22h, toutes les familles sont logées et on suppose que les travailleurs polonais ont dû profiter des tentes disponibles.

Lendemain de l'incendie, 1912, BM42-G2602

Lendemain de l’incendie, 1912, BM42-G2602

Dès le début juillet, on prépare la reconstruction du secteur. La ville va élargir la rue Saint-Jean-Baptiste où 24 maisons avaient été détruites et en faire un magnifique boulevard urbain avec arbres, luminaires et bancs de parc. En 1915, on remplace les pompiers volontaires par un service permanent des incendies.

En février 1937, ce sera au tour de la plus vieille église de l’île de Montréal (1705) de passer au feu probablement à la suite de l’explosion de la fournaise. Le curé Octave Roussin, alors âgé de 82 ans et ayant été 38 ans au service des Pointeliers remet sa démission peu de temps après et meurt l’automne suivant.

Après l'incendie de l'église de 1705, 1937, BM42-G2575

Après l’incendie de l’église de 1705, 1937, BM42-G2575

Autres tragédies

En 1908, le centre-ville de Trois-Rivières est presque rasé par un incendie. Huit cent bâtiments sont détruits dont de nombreux commerces et 300 personnes sont sans demeures. Le 24 juin 1912, 4 jours avant Pointe-aux-Trembles, c’est Chicoutimi qui est dévastée alors  que brûlent 200 bâtiments et que 800 personnes se retrouvent à la rue. Le 26 juin, c’est au tour du village de Sainte-Scholastique (aujourd’hui un secteur de Mirabel). Le 30 juin, un cyclone s’abat sur la ville de Régina en Saskatchewan faisant 28 morts et 2 500 personnes sans abris. Et n’oublions pas, plus tôt dans l’année, en avril, le naufrage du Titanic où plusieurs montréalais ont perdu la vie dont Charles Melville Hays, président de la compagnie ferroviaire du Grand Tronc .

Pour en savoir plus

Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles. Pointe-aux-Trembles : 325 années d’histoire 1674-1999.  Montréal, Guérin éditeur, 1999. 28 pages.

Desjardins, Pierre. Les grands incendies et la destruction du patrimoine bâti de la POINTE-AUX-TREMBLES 1912-1939. Montréal, Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles, 2004. 31 p.

La Patrie, 29 juin 1912 (disponible sur le site de BAnQ : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/634107# )

Le Canada, 29 juin 1912 (disponible sur le site de BAnQ https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/1570664#

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7 réponses à Chronique Montréalité no 3 : Incendie à Pointe-aux-Trembles en 1912

  1. Maurice Day dit :

    Je suis membre graphiste de l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles et présentement nous sommes à fabriquer une maquette de 60 pouces x 60 pouces sur le Village de PAT en 1912 et votre documentation nous est précieuse pour les détails d’architecture. Nous travaillons également avec les cartes GOAD 1894 et Pinsonneault 1707 pour planter le village avant l’incendie. Claude Belzil est le responsable de ce projet. [email protected]

    Maurice Day

  2. Superbe vos capsules! Grand bravo!

    Une petite suggestion: ça serait bien si les photos seraient accompagnées d’un petit descriptif.

    • Nicolas Bednarz dit :

      Bonjour,
      Vous avez tout à fait raison, c’est ce que nous tâchons de faire habituellement. Un oubli de la part de l’auteur, corrigé suite à votre message. Bonne journée!

  3. Gerald dit :

    Je voudrais savoir si vous pourrriez m’aider et trouver un peu d’information.
    J’ai déjà habiter au 1340 36 avenue pointe-aux-trembles, entre la rue René-Lévesque et La rue Notre-Dame. Je voudrais savoir au courant des années ce qui aurait pu être érigée à cette endroit où bien si auriez déjà eu un accident ou une catastrophe à cet endroit. J’ai rechercher souvent sur internet Et Pour la première fois je tombe sur votre cite Et je me demmande si vous pourriez m’aider.
    Merci beaucoup

  4. Demers Claudette dit :

    Es ce qu’il existe des photos de l’hôtel de ville de la Pointe aux Trembles.
    Je vous remercie à l’avance.

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