Par Sylvie Grondin
Louis-Hippolyte La Fontaine naît à Boucherville en 1807. Avocat à Montréal, on lui reconnaît de grands talents de plaideur. De 1830 à 1851, homme politique passionné, il milite pour la démocratie et la reconnaissance des Canadiens français. Puis, las de la vie politique, La Fontaine devient juge en chef de la Cour du banc de la reine et préside le tribunal qui décidera l’abolition du régime seigneurial. Il décède en 1864 dans sa résidence située près du parc montréalais qui portera son nom.
Membre du parti patriote, Louis-Hippolyte La Fontaine est emprisonné pour une courte période pendant la rébellion de 1837-38. Par la suite, il réussit à obtenir l’amnistie des rebelles et l’indemnisation des victimes. En 1840, l’Acte d’Union ouvre la porte à une notion nouvelle : le gouvernement responsable. Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin, chef réformiste du Haut-Canada, s’allient afin d’instaurer la responsabilité ministérielle au Canada et l’acceptation de la langue française à l’Assemblée. En 1848, Lord Elgin, gouverneur, accepte de confier les rênes du pays au chef du parti réformiste. Louis-Hippolyte La Fontaine devient premier ministre.
En 1909, lors du 75e anniversaire de la Société Saint-Jean-Baptiste, les toutes premières pierres d’un piédestal destiné à recevoir un bronze à sa mémoire sont posées au parc La Fontaine. En 1917, le Comité du Monument La Fontaine est formé afin de recueillir l’argent nécessaire à l’exécution du projet. Puis la guerre éclate, le temps passe. Ce n’est qu’en 1929 que le Comité reprend son projet en main. Le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal souscrivent chacun $10 000 pour la construction du monument et la préparation du terrain.. Le sculpteur Henri Hébert et l’architecte Roxburgh Smith en sont les maîtres d’œuvre.
Le 28 septembre 1930, en face de la Bibliothèque municipale, une foule nombreuse assiste à l’inauguration du monument. Messieurs Henry George Carroll, lieutenant-gouverneur, Louis Alexandre Taschereau, premier ministre de la province de Québec et Camillien Houde, maire de Montréal, entre autres dignitaires, louent ses mérites. Le monument est alors offert à la Ville par le Comité du Monument La Fontaine.
Cabré dans une attitude napoléonienne, le bronze se dresse sur un piédestal de pierre au-dessus de bas-reliefs qui illustrent la Législation, le Courage et la Liberté. La légende burinée dans le socle du monument se lit comme suit: «À sir Louis-Hippolyte La Fontaine, 1807-1864. Père du gouvernement responsable. Défenseur de la langue française. Ses compatriotes reconnaissants 1930.»