Par Hélène Charbonneau
Le R-100 : Un dirigeable gonflé à l’hélium et propulsé par quatre puissants moteurs à essence, long de 709 pieds (212,70 m) et d’un diamètre de 133 pieds (40 m), construit par une entreprise privée britannique. Le R-100 était destiné à un voyage expérimental depuis les îles Britanniques jusqu’au Canada dans le dessin de marquer le début d’une nouvelle ère, celle du transport civil aérien.
L’exploit était annoncé depuis le mois d’avril 1930 et fébrilement attendu par les autorités de la Ville de Montréal. Les préparatifs sont aussitôt entrepris. L’administration municipale entend offrir un accueil inoubliable au R-100. Pour y parvenir, le maire Camillien Houde invite des représentants du milieu des affaires, du transport, de la sécurité, de sociétés et clubs privés, ainsi que des officiers municipaux à prendre part à l’organisation de l’événement. On met sur pied divers comités ayant chacun des attributions spécifiques : transport et circulation entre Montréal et l’aéroport de Saint-Hubert, publicité dans les journaux et à la radio, banquets et réceptions en l’honneur des officiers et de l’équipage du R-100. Rien n’est laissé au hasard pour faire de cette visite un moment mémorable.
Le R-100 quitte l’Angleterre le 29 juillet 1930 avec 44 personnes à son bord et arrive dans le ciel de Montréal le matin du 1er août, après avoir essuyé quelques turbulences au-dessus du fleuve Saint-Laurent. Il accoste au mât d’amarrage érigé pour cette fin à l’aéroport de Saint-Hubert, lequel dessert Montréal à cette époque.
Les stationnements supplémentaires aménagés, les trajets en train prévus et les parcours tracés rendent l’aéroport de Saint-Hubert encore mieux accessible. Les organisateurs souhaitaient offrir au plus grand nombre de personnes possible l’occasion de voir le R-100 de près. Et l’entreprise est une réussite. Les gens assistent nombreux tant à l’arrivée qu’au départ du dirigeable, effectué le 13 août 1930. Le voyage du R-100 devait être l’unique traversée vers le Canada faite par un dirigeable, conférant à cette visite son caractère d’autant plus historique.