Édouard-Raymond Fabre est né le 15 septembre 1799 à Montréal. En 1822, il fait l’apprentissage du métier de libraire à Paris aux galeries Bossanges. À son retour à Montréal, il fonde la Librairie française qu’il installe au coin des rues Saint-Vincent et Notre-Dame. En 1830, 1835 et 1837, il fait paraître des catalogues qui contiennent en plus des ouvrages religieux et de dévotion, les grandes œuvres philosophiques et littéraires du temps. La clientèle de la maison est constituée de clercs, d’avocats, de notaires, de commerçants et d’étudiants. Durant cette époque, Fabre en compagnie de son associé et beau-frère, l’imprimeur Julien Perreault, fait paraître annuellement au moins cinq ouvrages tels que Le Petit catéchisme du diocèse de Québec (1828) ou Nouveau traité abrégé de la sphère, d’après le système de Copernic (1829) tout en étant le dépositaire montréalais des documents officiels du Bas-Canada.
En plus de son travail de librairie, Édouard-Raymond Fabre se passionne pour la politique. Dès 1827, il se joint aux milieux patriotes de Montréal. Grand ami de Louis-Joseph Papineau, sa librairie devient un lieu de rencontre des membres du parti Patriote. Lors de l’éclatement de la rébellion en novembre 1837, il se cache dans différents villages mais il est arrêté le 12 décembre 1838. Incarcéré à la prison de Montréal, il est libéré un mois plus tard faute de preuves. Durant la décennie 1840, il mènera maintes actions en faveur des exilés. En 1848, il est élu conseiller du quartier Est et l’année suivante, il devient le sixième maire de l’histoire de Montréal. Réélu sans opposition en 1850, il fait ses adieux au Conseil de ville le 28 février 1851. Il tente toutefois sa chance à nouveau à la mairie en 1854 contre Wolfred Nelson, mais sans succès. Le 11 juillet de cette même année, il est atteint du choléra et meurt cinq jours plus tard.