À tous les lundis et pour une quatrième saison, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com.
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Les premières journées
La cérémonie officielle d’ouverture a lieu le 27 avril en fin d’après-midi. Fort courte, elle rassemblait tous les premiers ministres des provinces, les commissaires généraux des pays, les hôtesses des pavillons, d’autres dignitaires et les journalistes du monde entier.
Le lendemain, vendredi le 28 avril 1967, l’expo ouvre au public. Durant cette première journée, ce sont plus de 400 000 personnes qui s’amènent dans les îles. Expo 67 accueille son millionième visiteur deux jours plus tard dans ce qui sera la journée la plus achalandée de l’événement avec près de 570 000 visiteurs.
Sur le site, on retrouve les pavillons de 62 pays, dont les deux grandes puissances qui se font face. D’un côté, sur l’’île Sainte-Hélène , on retrouve le pavillon des État-Unis d’Amérique (USA). De l’autre, sur l’île Notre-Dame, celui de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). En cette ère de conquête de l’espace, le pont du Cosmos fait le lien entre les deux.
On retrouve aussi des pavillons régionaux comme ceux des provinces canadiennes et de certains états américains, des pavillons thématiques, des pavillons industriels et Habitat 67.
Le transport des visiteurs
Après deux semaines d’opération, l’assistance est déjà de 3 millions de personnes. La question du transport sur les îles est donc de première importance.
Il existe diverses façons d’accéder au site. Pour les voitures, des autoparcs sont aménagés de part et d’autres du fleuve Saint-Laurent avec 21 300 places de stationnement.
Toutefois, les visiteurs peuvent surtout prendre le métro, l’autobus, l’hovercraft, le traversier, l’hélicoptère ou l’Expo-Express qui part de la Cité du Havre et qui s’arrête à la Place des nations, à l’Île Notre-Dame et à la Ronde. L’Expo-Express prend en moyenne 25 000 personnes à l’heure dans une direction.
Arrivés sur les lieux, les visiteurs peuvent marcher car Expo 67 est conçu pour les piétons,
mais ils peuvent aussi se déplacer en ballade ou en minirail.
Cette question des transports était tellement importante que l’expo a accueilli le premier congrès international de recherche sur les transports.
Les grandes activités
Mis à part la visite des pavillons, Expo 67 regorge de spectacles et d’expositions. Mentionnons tout d’abord, le Festival mondial avec près de 700 spectacles de théâtre ou de musique avec plus de 25 000 artistes qui se produisent à l’Expo-théâtre, à l’Autostade et surtout à la Place des Arts.
L’exposition universelle, c’est aussi plus de 6 000 concerts gratuits sur le site, une expo internationale des beaux-arts au Musée d’Art de la Cité du Havre qui présente Rembrandt, Van Gogh et Riopelle.
Une expo de sculpture contemporaine en plein air et plus de 5 000 films sont projetés dans les pavillons.
Finalement, n’oublions pas le grand parc d’attraction La Ronde où 22 millions de personnes vont venir s’amuser.
Les personnalités
Plusieurs grands de ce monde sont venus à Expo 67. Le premier fut l’empereur Hailé Sélassié d’Éthiopie.
Il fut suivi du roi Constantin de Grèce, quelques mois avant son exil, de la reine Élisabeth , du président américain Lyndon B. Johnson et du général de Gaulle, le lendemain de son «Vive le Québec libre»
Des artistes comme Maurice Chevalier, Marlène Dietrich, Bing Crosby ou Harry Belafonte sont aussi venus. Cependant, le 18 juillet 1967, un foule importante se presse à la Place des Nations pour voir et entendre la princesse Grace de Monaco, le prince Rainier et leurs enfants.
La princesse est alors enceinte de son quatrième enfants. Durant leur séjour, les activités e vont se succéder à un rythme effréné : visite du pavillon de Monaco, déjeuner au Hélène-de-Champlain, conférence de presse, tour de minirail et bal au Château Champlain. Grace de Monaco est épuisée et est transportée d’urgence au Royal Victoria où, malheureusement, elle fait une fausse couche.
Le bilan
Le 29 octobre, l’exposition ferme ses portes. À l’origine, 30 millions de visiteurs étaient prévus. Ce sont plutôt 50 millions de personnes qui franchissent les tourniquets. Le total aurait été plus élevé car un grève paralysa le transport en commun du 20 septembre au 21 octobre. À l’époque, on a estimé avoir perdu 5 millions de visiteurs.
Ces visiteurs venaient principalement des États-Unis (45%), de la région de Montréal (27%) suivi du reste du Canada (19%), du Québec (5%) et des autres pays (4%). Les pavillons les plus appréciés étaient ceux du Téléphone, URSS, Tchécoslovaquie, Grande-Bretagne, USA, Pavillons thématiques, France et Canada.
Expo 67 restera pour toujours le plus grand succès du maire Jean Drapeau. Sa popularité est au sommet. En octobre, le maire en profite donc pour annoncer que l’aventure va se poursuivre en 1968, sous le nom de Terre des Hommes.
Sources
Jasmin, Yves. La petite histoire d’Expo 67. Québec-Amérique, 1997. 461 p.
Bibliothèque et Archives Canada (en coll. avec les Archives de la Ville de Montréal). Expo 67… Une expérience virtuelle, 2002 https://www.collectionscanada.gc.ca/expo/index-f.html