Saviez-vous que la Ville de Montréal, avant de devenir une corporation autonome, a été gérée par des juges de paix? En 1796, l’Acte pour faire réparer et changer les chemins et ponts de cette province et pour d’autres fins (Statuts provinciaux du Bas-Canada, 36 George III, chap. 5), adopté lors de la quatrième session du premier Parlement du Bas-Canada, leur confie en effet l’administration du territoire de Montréal. Responsables d’appliquer les ordonnances du Gouvernement concernant la Ville, les juges de paix ont également le pouvoir d’adopter des règlements.
Du 3 août 1796 au 22 mai 1833, ils consignent dans des procès-verbaux toutes les discussions entourant la gestion de notre ville. Lorsque le roi Guillaume IV de Grande-Bretagne sanctionne la Loi d’incorporation municipale en 1832, ils sont remplacés par le premier conseil municipal, qui entre en fonction le 5 juin 1833. Les juges de paix reprennent toutefois la direction de l’administration municipale en 1836, alors que la charte de la Cité de Montréal n’est pas renouvelée. Ce n’est qu’en août 1840 qu’ils laissent définitivement la place au conseil municipal, qui siège à nouveau suite à l’accord d’une nouvelle charte par la reine Victoria.
Les Archives de Montréal vous offrent dès aujourd’hui la chance exceptionnelle d’accéder à l’intégralité des procès-verbaux rédigés tout au long de cette période administrative. Vous pourrez découvrir dans ces quelque 4000 pages d’archives les problèmes quotidiens discutés par les juges de paix pour les périodes 1796-1833 et 1836-1840, ainsi que par le premier conseil municipal de 1833 à 1836 : aqueduc, chemins, faubourgs, fortifications, portes d’entrée, marchés publics, maisons d’arrêt, police, rixes ou vols font partie des sujets abordés au sein de ces documents uniques. Bon voyage dans le Montréal d’hier!
Les procès-verbaux de 1796 à 1840 :
https://archivesdemontreal.ica-atom.org/proces-verbaux-1796-1840;rad