Depuis le 21 janvier dernier et à tous les lundis, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Celle-ci est notre 10e et dernière chronique.
Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com
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Les débuts de l’agriculture
Selon les archéologues, c’est vers l’an 1000 que les autochtones commencent à faire pousser du maïs, des courges, des haricots et des citrouilles sur l’île de Montréal. Deux cent ans plus tard, ils se sédentarisent et deviennent de véritables agriculteurs. Toutefois, lorsque la terre s’appauvrit, ils se déplacent et ce, à tous les 12 ou 15 ans.
Au moment de l’arrivée de Jacques Cartier, l’île abrite le village d’Hochelaga qui compte entre 1500 et 2000 Iroquoiens du Saint-Laurent. Ces derniers disposent de champs cultivés en retrait du fleuve.
Apparentés aux Iroquois et aux Hurons-Wendat, les Iroquoiens disparaissent au cours des décennies subséquentes sans que l’on sache réellement pourquoi. Seraient-ce en raison des guerres ou des maladies amenées par les Européens? Quoi qu’il en soit, ils est plus que probable que les survivants aient été intégrés aux autres nations. C’est là un des grands mystères de l’histoire de Montréal.
L’agriculture en Nouvelle-France
Quand Ville-Marie est fondée en 1642, l’île est inoccupée. En tant que gouverneur particulier de Montréal, Paul de Chomedey de Maisonneuve a seul le pouvoir de concéder les terres.
La première terre est concédée à Pierre Gadoys en 1648 dans le secteur actuel de la Place d’Youville. À compter de 1662, Marguerite Bourgeoys met sur pied une des fermes les plus importantes de Montréal : la ferme Saint-Gabriel.
En 1701, la grande paix de Montréal met fin aux guerres avec les Iroquois, ce qui favorise l’accroissement de la population. De nouvelles terres se développent dans différents secteurs de l’île comme au Sault-au-Récollet, à Saint-Laurent, à Saint-Michel ou sur la côte Sainte-Catherine. En général, on y élève des porcs et des volailles et parfois des moutons. Avant l’arrivée du cheval au début du 18e siècle, on utilise le bœuf pour les labours. On récolte surtout du blé et de l’avoine. Après 1720, on voit apparaître le tabac le chanvre et le lin.
Les 19e et 20e siècles
Selon l’arpenteur Joseph Bouchette, la terre est tellement fertile qu’on dit de l’île de Montréal qu’elle est le jardin du Canada. Vers 1830, un naturaliste français écrit que l’espace entre la montagne est garni de vergers et de jardins. Il mentionne qu’on y produit des végétaux excellents et variés de même que des fraises délicieuses. Dans les vergers, il semble que l’on cueille surtout des pommes mais également des prunes, des pêches et des abricots.
Les agriculteurs se rendent ensuite les vendre aux gens de la ville comme au marché Sainte-Anne et à compter de 1847 au marché Bonsecours. Dans la 2e moitié du 19e siècle, on trouve environ 1400 agriculteurs à Montréal. On retrouve même des vignobles à Beaconsfield et sur le mont Royal mais ils disparaissent à la fin du siècle. Le nombre de fermes chute de 45% jusqu’en 1921. À cette époque, les fermes sont concentrées à Sainte-Geneviève, Saint-Laurent, Saint-Léonard et Pointe-Claire.
Le melon de Montréal
C’est au début du 20e siècle que le melon de Montréal devient très populaire. Le roi Édouard VII reçoit une caisse d’immenses melons de 10 à 14 kilos, qui sont cultivés sur les terres d’Anatole Décarie à Notre-Dame de Grâce. Décarie donne d’ailleurs le nom du roi à son melon à la chair verte pâle et au goût sucré et épicé. Dans les hôtels chics de New York et de Boston, une tranche de ce melon est vendue le prix d’un steak.
Il faut dire que les melons sont «soignés aux petits oignons». Ils sont posés sur des pierres plates et tournés d’un quart de tour à toutes les semaines. Cet art de cultiver dure trois générations chez les Décarie mais ne survit pas à l’urbanisation de Montréal et à l’industrialisation de l’agriculture.
Les dernières fermes de l’île de Montréal se trouvent à Senneville. En 1679, le riche marchand montréalais Jacques Leber achète le fief de Sidrac Dugué de Boisbriand qu’il rebaptise Senneville, en hommage à son village du même nom de Normandie. Il fait construire un moulin durant la décennie suivante et son fils Jacques Leber de Senneville fait construire un fort sur le bord du lac des Deux-Montagnes en 1703, soit deux années après la grande paix de Montréal. Le fort est incendié à la suite de l’invasion américaine en mai 1776.
Senneville est érigée en municipalité de village en 1895 et le premier maire est le puissant homme d’affaires Louis-Joseph Forget. Ce dernier met d’ailleurs sur pied la ferme du Bois-de-la-Roche où l’on fait de l’élevage de chevaux d’équitation et de vaches laitières.
La ferme comprend des vergers, des vignes, des champs de céréales et un grand potager.
Les bâtiments de ferme comme l’écurie, la grange ou le caveau de légumes sont réalisés par des architectes connus comme Edward et William Sutherland Maxwell qui sont aussi responsable, entre autres, de l’édifice du Musée des beaux-arts de Montréal et de la tour du Château Frontenac à Québec.
Bonjour,
Lorsque vous dites : « À compter de 1662, Marguerite Bourgeoys met sur pied une des fermes les plus importantes de Montréal : la ferme Saint-Gabriel. » s’agit-il de la ferme des Sulpiciens?
J’ai lu qu’il faut éviter de confondre la ferme Saint-Gabriel avec la Maison Saint-Gabriel, de la congrégation Notre-Dame, située à Pointe Saint-Charles sur la rue Dublin.
Merci
Bonjour,
Il est bien question de la maison Saint-Gabriel ici. Nous utilisons le terme ferme pour inclure les autres bâtiments et les terres. La distinction entre les deux fermes dont vous parlez est plus contemporaine. Plusieurs descriptions de photographies ou gravures spécifient même « maison de la ferme Saint-Gabriel ». Pour plus de détails sur la ferme Saint-Gabriel : https://www.maisonsaint-gabriel.qc.ca/fr/musee/les-fermes.php
Bonjour Madame,
Bonjour Monsieur,
Est-il possible d’obtenir une photo de la maison au 2169, rue Plessis avant sa démolition pour faire place au stationnement de l’Hôpital Notre-Dame, rue Sherbrooke ?
Mes parents (Irénée Lupien et Alice Brunelle) habitaient à cette adresse de 1944 à 1951.
Je n’ai pas trouvé sur votre site un lien pour obtenir cette photo.
Merci pour l’obtention de cette information.
Monique Lupien
je fais la recherche généalogique de ma famille
Bonjour Mme Lupien,
Pour toute demande de recherche, merci de communiquer avec notre salle de référence à l’adresse [email protected] (https://archivesdemontreal.com/nous-joindre/).
Cordialement,