Chronique Montréalité no 7 : Le premier maire de Montréal est inhumé dans l’église Notre-Dame-de-Grâce

Depuis le 21 janvier dernier et à tous les lundis, une chronique des Archives de Montréal est présentée à l’émission Montréalité sur la chaîne MAtv (https://montrealite.tv/). Vous pourrez revoir les archives sélectionnées et aussi lire les informations diffusées et inédites. Regardez notre chronique à la télé et venez lire notre article sur archivesdemontreal.com

***

Jacques Viger, vers 1855, BM1-5P2202-3

Qui était Jacques Viger?

Jacques Viger est un personnage aux mille facettes. Comme le souligne l’historien Jean-Claude Robert dans le Dictionnaire biographique du Canada, il est « journaliste, auteur, officier de milice, fonctionnaire, homme politique, propriétaire foncier, érudit et collectionneur». Né en 1787, il fait partie d’un réseau familial qui comprend les familles Papineau, Lartigue, Cherrier et Viger. Ses cousins sont Louis-Joseph Papineau et le premier évêque de Montréal, Jean-Jacques Lartigue.

VM6-V1810-A-2-001

Lors de la guerre de 1812 avec les États-Unis, Viger est capitaine chez les Voltigeurs canadiens. L’année suivante, il est nommé inspecteur des grands chemins, rues, ruelles et ponts de Montréal. Il s’agit du fonctionnaire public le plus important sur l’île de Montréal. En 1825, il est le co-auteur d’un recensement de l’île riche en informations.

Premier maire de Montréal

 Lors de la première élection municipale qui se tient le 3 juin 1833, Jacques Viger est élu conseiller du quartier Sainte-Marie par acclamation. Deux jours plus tard, lors de la première séance du conseil  de ville, les 15 conseillers s’accordent pour nommer Viger premier maire de Montréal. En juillet, il propose des armoiries que le conseil adopte de même que la devise «Concordia Salus» (Le salut par la concorde).

Extrait de la séance du conseil de ville de Montréal, 5 juin 1833, VM35-1_10_1833-003

Viger sera réélu en 1834 et 1835. Toutefois, la charte de la Ville ne sera pas renouvelé en 1836. Le contexte politique est agité et nous sommes à l’aube des Rébellions de 1837-1838, auxquelles il ne prendra aucune part.

Commissaire, directeur de scrutin et mémorialiste

Viger continuera d’être inspecteur jusqu’en 1840. Par la suite, il vivra de contrats comme commissaire pour l’érection de paroisses, directeur de scrutin ainsi que des revenus de ses propriétés foncières. Il va surtout s’employer à faire des recherches historiques, préparer des mémoires, colliger des informations, acquérir des documents, ce qui fait de lui un véritable archiviste. En 1854, il produit ainsi l’album Costumes des communauté religieuses de femmes au Canada illustré par l’artiste James Duncan.

Page couverture de l'album «Costumes des communauté religieuses de femmes au Canada, 1854, BM99-S1D2_ Page titre

En 1856, Viger est président de l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal. En avril 1858, il fonde la Société historique de Montréal, dont il est le premier président mais pour peu de temps car il meurt le 12 décembre de la même année.

L’église Notre-Dame-de-Grâce

Au 19e siècle, les gens de la Côte Saint-Luc, de la Côte-des-Neiges et de la Côte Saint-Antoine (le territoire du Westmount d’aujourd’hui) et du Côteau Saint-Pierre (actuel quartier Notre-Dame-de-Grâces) trouvent l’église Notre-Dame trop éloignée pour leurs besoins religieux. Ces habitants demandent des lieux de culte plus proches. Certains ont la possibilité d’ériger une simple chapelle alors que le Coteau Saint-Pierre a l’autorisation de faire construire une grande église dont les travaux débutent en 1851. Deux ans plus tard, on procède à l’inauguration de cette église sous le vocable de «Notre-Dame-de-toutes-Grâces».

Page couverture de la publication «Cent ans de vie paroissiale : Notre-Dame-de-Grâce». 1953, VM6,R3690-2_5375_100

En 1867, on érige officiellement une paroisse et on en modifie le nom pour »Notre-Dame-de-Grâce».

L’inhumation dans l’église

Les citoyens desservis par l’église Notre-Dame-de-toutes-Grâces désirent avoir un cimetière à côté de l’église, ce qui leur est refusé car la fabrique Notre-Dame projette parallèlement l’établissement d’un cimetière à Côte-des-Neiges. Il est toutefois accepté que les morts soient enterrés dans l’église.

Lors des obsèques de Jacques Viger, les témoins sont notamment le maire de Montréal Charles-Séraphin Rodier, l’ex-maire Charles Wilson et le futur premier Premier ministre du Québec P.J.O. Chauveau (1867).

Mémorial au sous-sol de l'église Notre-Dame-de-Grâce, vers 1975, VM6, R3690-2_5375-014

Ce sont en tout 300 personnes qui seront enterrés dans le sous-sol de l’église jusqu’en 1910, moment où l’on cesse cette pratique. En 1949, les ossements seront regroupés dans un mémorial au même endroit, lors de l’aménagement d’une chapelle de 800 places.

Église Notre-Dame de Grâce, vers 1975, VM6,R3690-2_5375-004

Pour en savoir plus

Jean-Claude Robert, « VIGER, JACQUES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 27 févr. 2014, https://www.biographi.ca/fr/bio/viger_jacques_8F.html.

«Jacques Viger», La démocratie à Montréal de 1830 à nos jours, https://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/democratie/democratie_fr/expo/maires/viger/index.shtm

Jacques Viger. L’album Viger : Souvenirs canadiens  https://www2.ville.montreal.qc.ca/viger/

Partagez cet article :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *